365betÓéÀÖ

Journal of the European Ayurvedic Society

by Inge Wezler | 1983 | 464,936 words

The Journal of the European Ayurvedic Society (JEAS) focuses on research on Indian medicine. Submissions can include both philological and practical studies on Ayurveda and other indigenous Indian medical systems, including ethnomedicine and research into local plants and drugs. The “European Ayurvedic Society� Journal was founded in 1983 in Gronin...

An unpublished Jesuit work on Indian phytotherapy

[Full title: Les missionnaires dans l'histoire des sciences et des techniques indiennes (I) Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne au XVIIIe siecle / By Arion Rosu]

Warning! Page nr. 185 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

Le present document etait initialement prevu pour un appendice a une etude en preparation sur la medecine en Inde a travers des documents jesuites du XVIe au XXe siecle.1 Mais les proportions de ce travail auraient pu rendre sa publication moins convenable dans une Festschrift, dont les contributions sont de preference courtes. Quoi qu'il en soit, l'article sur les missionnaires jesuites dans l'histoire de la medecine indienne sera prochainement publie, apres que le texte aura ete communique au Seminaire de recherche organise a Londres par le Wellcome Institute for the History of Medicine, pour l'annee academique 1992- 1993, sous le titre 'Medicine, Science and Technology in Asian Cultures'. Quant au sujet de notre inedit, il concerne la therapeutique indienne moderne, dont l'etude est inscrite, au moins en filigrane, parmi les priorites de recherche en Ayurveda, auxquelles fut consacre le colloque organise a l'Universite de Groningue en 1983 par le docteur G. Jan Meulenbeld, le dedicataire du present volume d'hommage.2 Le texte francais, que nous publions maintenant, est attribue au Pere jesuite Gaston Laurent Coeurdoux, ne a Bourges en 1691 et mort a Pondichery en 1779, apres plus de quarante-cinq ans de ministere apostolique au Carnate et dans d'autres regions de l'Inde du Sud (1732- 1779), ou il fut superieur des 'missions malabares' (Madure, Marava, Tanjaour, Carnate, Maissour).3 Intitulee 'Memoire sur les graines enApres le depouillement d'archives ecclesiastiques en France, nous avons poursuivi, dans la capitale italienne, la recherche de documents sur les missionnaires, notamment jesuites, et la medecine en Inde au cours des quatre derniers siecles, grace a une bourse, pour octobre 1991, accordee par l'Ecole francaise de Rome, que nous remercions vivement. Il est de notre devoir d'evoquer ici la memoire du professeur Charles Pietri, directeur de l'Ecole, qui nous a quittes prematurement, peu de temps avant notre arrivee a Rome. 2 G.J. Meulenbeld, 'Introduction: Priorities in the study of Indian medicine', Proceedings of the International Workshop on priorities in the study of Indian medicine held at the State University of Groningen, 23-27 October 1983. Edited by G.J. Meulenbeld, Groningen 1984, p.13-19. 3 Notices bio-bibliographiques, dans C. Sommervogel, Bibliotheque de la Compa-

Warning! Page nr. 186 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 175 voyees des Indes orientales au R.P. Etienne Souciet en 1738', cette liste essentiellement de plantes medicinales, bien qu'anonyme, vient, d'apres l'ecriture, de la plume du Pere G.L. Coeurdoux, religieux indianiste, contemporain d'autres savants missionnaires francais - en particulier de Jean Calmette (1692-1740) et de Jean Francois Pons (1698-1752/53)-, que certains considerent parmi les fondateurs de l'indianisme au siecle des lumieres.* Moins connu que ses deux confreres, le Pere Coeurdoux est auteur de travaux erudits et scientifiques, dont plusieurs sont publies. Parmi les inedits, le plus important est l'ouvrage sur l'Inde, dont le manuscrit original, aujourd'hui perdu, a inspire l'abbe Jean Antoine Dubois (1766-1848), des Missions etrangeres de Paris, pour son celebre livre, en deux volumes, Moeurs, institutions et ceremonies des peuples de l'Inde, edite a Paris en 1825 et traduit par deux fois en anglais. 7 6 gnie de Jesus II, nouv. ed. Bruxelles/Paris 1891, col.1269 sq. (reimpr. Heverle-Louvain 1960); R. Streit et al., Bibliotheca missionum VI, Rom/Freiburg/Wien 1964 (reimpr.), p.115424, 115 sq.425, 139503, 160577, 173613; J.Balteau et al., Dictionnaire de biographie fran- caise IX (fasc. 49), Paris 1960, col.121. Avant le milieu du XVIIIe siecle, le terme 'malabar' s'appliquait abusivement a l'Inde du Sud dans la litterature europeenne, comme le note Gita Dharampal, La religion des Malabars. Tessier de Queralay et la contribution des missionnaires europeens a la naissance de l'indianisme, Immensee 1982, p.131. 4 Cf. J. Filliozat, 'Deux cents ans d'indianisme. Critique des methodes et des resultats', Bulletin de l'Ecole francaise d'Extreme-Orient 76.1987, 105-116. Opinion differente W. Halbfass, India and Europe. An essay in understanding, New York 1988, p.45 sq., au chapitre 3: 'The missionary approach to Indian thought' (p.36-53). S Sur les ecrits du Pere G.L. Coeurdoux, voir Sylvia Murr, L'indologie du Pere Coeurdoux: strategies, apologetique et scientificite, Paris 1987 (L'Inde philosophique entre Bossuet et Voltaire II), p.26-33. Voir aussi la bibliographie dans S. Murr, op.cit. I, p.191 sq., 194 sq., 198. 6 Moeurs et coutumes des Indiens (1777). Un inedit du Pere G.-L. Coeurdoux dans la version de N.-J. Desvaulx. Texte etabli et annote par Sylvia Murr, Paris 1987 (L'Inde philosophique entre Bossuet et Voltaire I). 7 La premiere traduction preceda la publication de l'original francais: Description of the character, manners and customs of the people of India, and of their institutions, religious and civil, translated from the French manuscript, London 1817. Cette traduction, reeditee plusieurs fois en Inde, etait defectueuse, car elle fut executee d'apres une version manuscrite imparfaite, que l'auteur missionnaire devait par la suite corriger et augmenter, en vue d'une meilleure version, editee a Paris en 1825 et traduite de nouveau en anglais par H.K. Beauchamp, a la fin du siecle dernier: Hindu manners, customs and ceremonies, Oxford 1897. On corrigera les references de S. Murr, op.cit. I, p.200, ligne 17: 1897 (non 1898) et 1906 (non 1966) pour la date de la 3 e edition (souvent

Warning! Page nr. 187 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

On connait la correspondance erudite du Pere Coeurdoux avec l'Academie royale des inscriptions et belles-lettres, notamment avec un de ses membres eminents, l'orientaliste A.H. Anquetil-Duperron (1731- 1805). Le missionnaire jesuite contribua aussi, avec plusieurs textes, aux Lettres edifiantes, dont la collection a marque l'histoire des idees et l'evolution des mentalites au siecle des lumieres. Ses contributions concernent des realia indiens (mesures itineraires) 10 ou la culture materielle du sous-continent (peinture et teinture des toiles)." reimprimee) de cette traduction, publiee anterieurement en 1897, non 1798 (op.cit. II, p.1 sq.5), et en 1899. Pour completer les donnees bibliographiques de S. Murr (op.cit. II, p.36), on doit mentionner une nouvelle edition de l'ouvrage en francais de l'abbe J.A. Dubois, imprimee a Pondichery en 1899 et aussi en 1921, un siecle apres l'edition princeps. Voir le catalogue general des imprimes du British Museum et le National Union Catalog des bibliotheques nord-americaines. 8 Preparee pour l'impression par A.H. Anquetil-Duperron, cette correspondance fut publiee seulement apres sa mort dans Memoires de litterature, tires des registres de l'Academie royale des inscriptions et belles-lettres XLIX (1784-1793), Paris 1808, p.647- 697. Ces documents sont presentes comme 'supplement' au memoire d'A.H. AnquetilDuperron sur le Gange (p.512-646). 9 Lettres edifiantes et curieuses ecrites des missions etrangeres par quelques missionnaires de la Compagnie de Jesus, Paris 1702-1776 (34 recueils). Cette premiere edition fut reeditee et suivie de plusieurs nouvelles editions, convenablement repertori- ees par H. Cordier, Bibliotheca Sinica II, Paris 21905-1906 (reimpr. Taipei 1966), col.926-957, specialement col.926-941 (editions francaises). Voir aussi A. Retif, 'Breve histoire des Lettres edifiantes et curieuses', Neue Zeitschrift fur Missionswissenschaft 7.1951, 37-51; J. Dehergne, 'Pour une edition critique des "Lettres edifiantes": les lettres concernant la Chine', Chine ancienne, Paris 1977 (Actes du XXIX Congres international des orientalistes), p.97-102. Nous avons consulte l'edition princeps (sauf quelques recueils reedites) des Lettres edifiantes conservee a la Bibliotheque de Versailles, dont la richesse du fonds concernant les XVIIe et XVIIIe siecles nous a grandement facilite les recherches sur cette periode d'intense activite missionnaire. Nous voudrions rendre ici hommage a cette bibliotheque municipale classee, qui offre aux lecteurs des conditions de travail admirables. 10 Lettre a l'astronome Joseph Nicolas Delisle (1688-1768), membre de l'Academie des sciences, Pondichery, le 12 fevrier 1760 (Lettres edifiantes XXXIV, Paris 1776, p.323-387). Ne pas confondre avec son frere Guillaume Delisle (1675-1726), geographe et lui aussi academicien. 11 Lettre au Pere Jean-Baptiste Du Halde, aux Indes orientales, le 18 janvier 1742 (Lettres edifiantes XXVI, Paris 1743, p.172-217); Lettre a un confrere anonyme, Pondichery, le 22 decembre 1747 (Lettres edifiantes XXVII, Paris 1749, p.413-444), qui contient les remarques de M. Le Poivre sur la facon dont les Indiens peignent leurs toiles

Warning! Page nr. 188 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 177 L'art de la teinture interessait alors l'industrie textile francaise, qui consolidait les progres enregistres sous le regne de Louis XIV, grace aux mesures de redressement economique prises par Jean-Baptiste Colbert (1619-1683). Dans son projet de modernisation de l'artisanat francais, cet energique ministre du Roi Soleil devait entrainer aussi le monde savant, notamment l'Academie royale des sciences, fondee en 1666, en stimulant la recherche de formules nouvelles pour rendre l'economie nationale independante d'importations, en particulier de colorants. Et tout au long du XVIIIe siecle, les chimistes francais poursuivirent avec succes leurs travaux sur les procedes pratiques de teinture.12 Ces recherches, auxquelles avaient contribue Macquer, Lavoisier et Bertholet, ont conduit l'ecole francaise de teinturerie a l'excellence. Outre les publications scientifiques ou techniques, les documents modernes des Archives nationales de Paris (serie F 12/1329-1335) temoig- a Pondichery (p.416-427) et, en reponse a cette lettre, les nouvelles recherches du Pere Coeurdoux sur le meme sujet (p.428-444); Lettre au Pere Louis Patouillet, Pondichery, le 13 octobre 1748 (Lettres edifiantes XXVIII, Paris 1758, p.284-334), avec le 'Memoire de Monsieur Paradis' concernant les procedes indiens de teindre en rouge les toiles (p.286-309), suivi des remarques du Pere Coeurdoux (p.309-333). Monsieur Le Poivre, ancien seminariste, n'est autre que le voyageur lyonnais Pierre Poivre (1719-1786), qui dans ses Memoires a copie sans vergogne la documentation originale que contient la lettre du 18 janvier 1742 du Pere Coeurdoux sur la 'fabrique des toiles peintes' en Inde (Lettres edifiantes XXVI, p.172-217). Voir Un manuscrit inedit de Pierre Poivre: Les memoires d'un voyageur. Texte reconstitue et annote par L. Malleret, Paris 1968, p.97-107 (Maniere de peindre les chittes). Le meme auteur a publie une monographie intitulee Pierre Poivre, Paris 1974. Au service de la Compagnie des Indes orientales, fondee par Colbert en 1664, l'ingenieur Paradis, ne vers 1701, arriva a Pondichery en septembre 1737 et y trouva la mort onze ans plus tard, le 13 septembre 1748, au siege de la ville par les Anglais, d'apres P.R. Schwartz, 'L'impression sur coton a Ahmedabad (Inde) en 1678', Bulletin de la Societe industrielle de Mulhouse 1967,1(n° 726), 2339. La Bibliotheque centrale du Museum national d'histoire naturelle conserve un exemplaire du Traite sur les toiles peintes par M. Q. [le chevalier Querelles], Paris 1760 (infra, n.57), a la suite duquel on a relie des copies manuscrites d'apres les textes techniques du Pere Coeurdoux et les documents qui leur sont joints dans les Lettres edifiantes. Voir Y. Laissus, Catalogue general des manuscrits des bibliotheques publiques de France LV: Paris: Bibliotheque centrale du Museum national d'histoire naturelle (Supplement), Paris 1965, p.332132, ou l'on doit lire de Querelles (non de Quarelles) et M. Poivre (non M. Poure). 12 Voir H. Wescher, 'Les grands maitres dans l'art de la teinture en France au XVIIIe siecle', Cahiers Ciba 1(mars 1946),n° 2, 52-66.

Warning! Page nr. 189 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

nent de cette epoque d'efforts qui ont fait progresser les procedes de la teinturerie.1 Les tissus peints furent introduits en France par les negociants portugais vers 1630 ou 1640. La vogue de ces toiles dites 'indiennes', qui attiraient, par leurs coloris tres vifs, la haute bourgeoisie et la noblesse, s'affirma a la fin du grand siecle, lors de l'echange d'ambassades entre Louis XIV et Phra Narai, roi de Siam. Mais, en raison du nouveau systeme mercantile, instaure par Colbert et destine a encourager dans le pays la production textile de qualite, on a interdit en 1686 l'importation des 'indiennes', tout comme la fabrication en France d'imitations douteuses. 14 Les toiles indiennes, dont la beaute venait d'un melange de teinture et de peinture, etaient recherchees pour leurs couleurs lumineuses et tenaces. C'est justement la resistance des substances colorantes qui preoccupait les teinturiers et les chimistes francais au XVII-XVIII* siecle. Or, a cette epoque, les missionnaires jesuites qui etaient savants (mathematiciens, naturalistes, etc.) avaient comme tache confiee par les rois de France, Louis le Grand et Louis XV, de contribuer au progres des sciences et a l'essor des arts.15 Les terres d'apostolat lointaines deviennent ainsi des terrains de recherche, ou les missionnaires jesuites sont charges de recueillir des observations utiles et de les commmuniquer en priorite a l'Academie royale des sciences.16 Ils s'agit de l'enDetails par Madeleine Pinault, 'Savants et teinturiers', dans l'ouvrage publie a l'occasion de l'exposition marseillaise Sublime indigo, Paris 1987, p.135-141. 14 Voir A. Juvet-Michel, 'La bataille des indiennes', Cahiers Ciba 2(janvier 1948),n° 14, 834-839. Cf. J.-M. Tuchscherer, 'Les indiennes et l'impression sur etoffes du 16 au 18 e siecle', Bulletin de la Societe industrielle de Mulhouse 1975,4(n° 761), 15 sq. 15 Voir les Lettres patentes de Louis XIV, signees a Versailles en 1695, en faveur des jesuites francais envoyes aux Indes orientales: 'Nous connaissons aussi de quelle utilite peuvent etre a nos sujets les observations curieuses que la plupart de ces religieux aussi distingues par leur erudition que par leur piete font [au lieu de "sont"] pour la perfection des arts, des sciences et de la navigation.' Cite d'apres A. Launay, Histoire des missions de l'Inde: Pondichery, Maissour, Coimbatour I, Paris 1898, p.456. Dans l'impossibilite de retrouver et verifier cette citation, sans doute inexacte, dans une autre source, nous avons accepte la conjecture judicieuse aimablement proposee par Monsieur Michel Magnani, documentaliste a la bibliotheque du Centre culturel jesuite des Fontaines a Chantilly, au nord de Paris (lettre du 9 fevrier 1993). En effet, dans les textes anciens, manuscrits ou imprimes, les minuscules f et s sont susceptibles d'etre confondues, en raison de leur ressemblance. 16 Sur l'idee generale des missions, voir Chateaubriand, Genie du christianisme,

Warning! Page nr. 190 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 17 179 semble des savoirs utiles, depuis les mathematiques, dont fait partie l'astronomie, necessaire a la navigation, jusqu'aux arts mecaniques, en passant par la physique, qui englobe les sciences de la nature, auxquelles sont rattachees l'anatomie et la chirurgie." D'autre part, ils diffusent dans les pays de mission, notamment a la Cour imperiale de Pekin, les connaissances scientifiques et techniques d'Europe.18 Les missionnaires 'mathematiciens du roi' font des observations et des calculs astronomiques en Asie orientale, en Chine comme en Inde.19 Au Bengale, le Pere Gervais Papin (1656-1712) ecrit que 'ce payis-cy est, de tous ceux que je connoisse, celui qui fournit plus de matiere a ecrire sur les arts mechaniques et sur la medecine. Les ouvriers y ont une adresse et une habilete qui surprend. Ils excellent surtout a faire de la toile." Nombreux sont les documents jesuites, surtout en provenance de Chine, qui contiennent des renseignements sur les maladies et la therapeutique, que l'on retrouve mais, plus rarement, dans les Lettres edifiantes envoyees de l'Inde. Ce sujet sera traite avec force details dans notre prochain article, deja cite, sur les jesuites et la medecine indienne, dont le nom d'ayurveda est atteste, sauf erreur de notre part, une seule fois, sous la plume du Pere Jean Calmette, qui pratiquait les 21 Paris 1978 (Bibliotheque de la Pleiade), p. 973. Cf. P. Demieville, Preface au Pere Antoine Gaubil, Correspondance de Pekin 1722-1759, publiee par Renee Simon, Geneve 1970, p. VII. 17 Sylvia Murr, 'Les conditions d'emergence du discours sur l'Inde au siecle des lumieres', Marie-Claude Porcher (ed.), Inde et litteratures, Paris 1983 (Purusartha 7), p.242. 18 Isabelle et Jean-Louis Vissiere, 'Un carrefour culturel: la mission francaise de Pekin au dix-huitieme siecle', Actes du III Colloque international de sinologie, Paris 1983, p.211-221. 19 Cf. A. Rosu, 'Contributions francaises a l'etude des sciences et des techniques indiennes', Francois Gros et F.-Catherine Coustols (eds.), Passeurs d'Orient. Encounters between India and France, Paris 1991, p.182 sq. (texte bilingue sur deux colonnes). 20 Lettre du Pere Gervais Papin au Pere Charles Le Gobien, le 18 decembre 1709 (Lettres edifiantes IX, Paris 1730, p.419). La lettre occupe les pages 418 a 431, dont la premiere partie traite de divers arts ou techniques (p.419-425). La seconde partie concerne l'exercice de la medecine (p.425-431), dont la description continue dans une deuxieme lettre, datee de Chandernagor au Bengale en l'annee 1711 (Lettres edifiantes XV, Paris 1722, p.405-418). 21 Cf. Bibliotheque de la Compagnie de Jesus X (Tables par P. Bliard), Paris 1909 (reimpr. Heverle-Louvain 1960), col.913-916 (sciences medicales).

Warning! Page nr. 191 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

etudes sanskrites. Il fait cette mention dans une lettre du 25 aout 1732 sur les savoirs indiens, ecrite a Ballapur (Karnataka ou Carnate) au Pere Etienne Souciet (1671-1744), polygraphe et bibliothecaire du college jesuite Louis-le-Grand.22 Cette fonction devait etre occupee en dernier par le Pere Gabriel Brotier (1723-1789), dont les Archives fran- caises de la Compagnie de Jesus conservent la correspondance et un important fonds de documents reunis par lui (vol.78-94), auquel nous avons puise les sources manuscrites de la presente notice.23 22 Au fonds Brotier des Archives des jesuites de France, le volume 89 (52 feuillets) contient dix lettres du Pere Jean Calmette au Pere Etienne Souciet. Elles s'echelonnent sur plus de dix ans, du 18 octobre 1726 au 25 decembre 1737. Notre document date de Ballabaram (Ballapur), le 25 aout 1732, occupe les feuillets 35 a 40 et mentionne la medecine, qui s'appelle aiourvedam ou l'art de faire vivre les hommes'. Le Pere P. Dahmen a publie, avec une introduction, des extraits de cette lettre et de trois autres, egalement inedites, dans la Revue d'histoire des missions 11.1934, 109-125. Outre l'insuffisance des commentaires et d'autres imperfections, on regrettera l'ommission des pages sur l'astronomie (la fin de notre document du 25 aout 1735 et surtout la lettre du 30 decembre 1732, consacree a l'astronomie), qui meriteraient d'etre publiees par un indianiste, comme le souhaite le R.P. Richard De Smet (lettre du 21 novembre 1990). D'autre part, on doit rappeler que le missionnaire italien Roberto de Nobili, eminent precurseur jesuite de l'indianisme, avait deja mentionne en 1613 l'Ayurveda parmi les savoirs traditionnels de l'Inde, dans son traite ecrit en latin sous le titre Informatio de quibusdam moribus nationis indicae. Voir W. Halbfass, op.cit. (supra, n.4), p.39 sq. 23 Apres plusieurs changements d'etablissement dans le passe, lies aux vicissitudes de la Compagnie, les Archives des jesuites de France, partagees avant 1988 entre Chantilly (Province de Paris) et Toulouse (fonds de la mission du Madure), sont maintenant centralisees a Vanves, dans la banlieue sud de Paris. Nous y avons pu travailler grace a l'accueil bienveillant du Pere archiviste Robert Bonfils et de son assistante, Madame Anne Dalle, que nous remercions sincerement. Nous voudrions egalement evoquer ici la memoire du feu Pere archiviste Joseph Dehergne, qui avait aimablement guide nos premiers pas a Chantilly en 1986. Voir de cet erudit sinologue les articles intitules 'Les archives des jesuites de Paris et l'histoire des missions aux XVII et XVIIIe siecles', Euntes docete 21.1968, 191-213; 'Documents sur l'histoire du 18 e siecle conserves aux Archives des jesuites de la Province de Paris', Dix-huitieme siecle 8.1976 (numero special consacre aux jesuites), 287-295. Sur le fonds Brotier, voir l'apercu de G. Dharampal, op.cit. (supra, n.3), p.243-246, qui contient des donnees inexactes. Dans sa lettre au Pere E. Souciet, datee de Crisnabouram (Krsnapuram), 20.9.1726, le Pere Gilbert Ducros montre son interet pour le sanskrit et l'astronomie indienne. En meme temps, fort de quelques lectures d'auteurs indiens, il affirme que l'ecrivain francais Fontenelle n'est pas le premier a speculer sur la pluralite des mondes (voir ses Entretiens de 1686 sur ce sujet). Or, d'apres G. Dharampal, le missionnaire aurait traite dans sa lettre de l'anciennete des sciences indiennes

Warning! Page nr. 192 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 181 Du fonds Brotier, outre le volume 89 (supra, n.22), nous avons depouille le 84 (f° 170-221), qui contient de nombreux extraits de lettres envoyees par plusieurs missionnaires, parmi lesquels on trouve les Peres Calmette et Coeurdoux. Les fragments epistolaires de ce dernier (f° 189-197) sont tires de quatre lettres qui remontent aux annees 1739 (6 janvier, 10 octobre) et 1741 (7 janvier, 26 septembre). D'apres les indications liminaires de ce volume 84, les documents qui le constituent seraient des copies de la main de l'erudit Pere Brotier, sauf le 'Memoire' sur les graines envoyees a Paris en 1738. En effet, ce manuscrit, qui contient plusieurs listes de phytonymes, est, d'apres l'ecriture, un autographe du Pere Coeurdoux (f° 215-219), qui l'avait adresse au Pere Souciet.24 Esprit ouvert, qui embrassait plusieurs branches du savoir, ce jesuite humaniste entretenait une correspondance tres nourrie avec les missionnaires de la Compagnie, notamment de Chine, comme en temoignent ses lettres conservees a la bibliotheque de l'Observatoire de Paris ainsi que l'ouvrage edite en 1729-1732.2 25 Le Pere Coeurdoux recut vraisemblablement dans la Compagnie une culture integrale, conforme aux principes de la pedagogie jesuite,26 qui recommande une double preparation litteraire et scientifique.27 Dans le registre litteraire, se placent les rapports epistolaires du Pere Coeurdoux, humaniste, avec l'Academie royale des inscriptions et belleslettres.28 Ils mettent en evidence certaines de ses preoccupations linet de 'la provenance de l'Inde de certaines doctrines scientifiques de l'Europe' (p.246). 24 Notice dans Bibliotheque de la Compagnie de Jesus VII, Bruxelles/Paris 1896, col.1396-1403. Voir aussi Archives des jesuites de France, fonds Province de Champagne, ms.SB 63, f° 33 sq. 25 Observations mathematiques, astronomiques, geographiques, chronologiques et physiques tirees des anciens livres chinois ou faites nouvellement aux Indes et a la Chine par les Peres de la Compagnie de Jesus, redigees et publiees par le P[ere] E. Souciet de la meme Compagnie, Paris 1729. Le second volume de l'ouvrage contient les tomes II et III, qui sont l'oeuvre du Pere Antoine Gaubil, Histoire de l'astronomie chinoise et Traite de l'astronomie chinoise, Paris 1732. p.493. 26 27 nous F. Charmont, La pedagogie des jesuites. Ses principes, son actualite, Paris 1943, Sur le contenu de l'enseignement assure dans les colleges jesuites francais, voir les travaux du Pere Francois de Dainville, L'education des jesuites (XVI-XVIIIe siecles), textes reunis et presentes par Marie-Madeleine Compere, Paris 1991, ch.II, III et IV (humanites classiques, sciences, histoire et geographie). 28 Voir les ecrits publies en 1808 par A.H. Anquetil-Duperron dans les Memoires

Warning! Page nr. 193 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

guistiques, plus precisement son interet pour le sanskrit et les langues dravidiennes, en particulier pour le telugu. Desireux de se familiariser avec les 'matieres de l'Inde', A.H. Anquetil-Duperron avait trouve dans la personne de notre missionnaire un correspondant precieux, dont l'Academie voulait obtenir des documents sur la grammaire et le lexique du sanskrit. En meme temps, AnquetilDuperron le pressait pour la copie d'un dictionnaire telugu-sanskritfrancais, que le Pere jesuite esperait obtenir avec le concours de Maridas Pillai (Poulle).29 Ce lettre tamoul, ancien eleve des jesuites, qui connaissait egalement le francais et le latin, informait volontiers a Pondichery les missionnaires et les savants francais sur la culture indienne, qu'il s'agisse de litterature ou d'astronomie. Certains indianistes donnent meme pour probable le fait qu'il ne fut pas etranger aux rapprochements etablis par le Pere Coeurdoux en 1767 entre le sanskrit, le grec et le latin, bien avant la decouverte de la parente des langues indoeuropeennes au XIXe siecle.3 30 Au debut de sa lettre du 25 aout 1732, citee plus haut, le Pere Calmette presente son confrere Coeurdoux comme 'un excellent missionnaire et un mathematicien'.31 Son gout pour les sciences se manifesta bien avant son depart en mission, dans un article sur la lumiere boreale que publia le journal Memoires de Trevoux de 1730 (p.898-900).32 Il s'interessa a la cartographie, comme a la geographie, et ses ecrits inedits contiennent des notations sur l'astronomie indienne et font etat d'observations astronomiques des les premieres lignes ecrites par le missionnaire en route pour Pondichery. Il s'agit de la premiere d'une serie de de l'Academie des inscriptions (supra, n.8). Cf. S. Murr, op.cit. II (supra, n.5), p.28-30. 29 A.H. Anquetil-Duperron, dans Memoires, p.669, 689. Cf. Gerard Colas et Usha Colas-Chauhan, 'Five dictionaries in the Telugu manuscript collection of the Bibliotheque Nationale, Paris', Journal of Oriental Research Madras 56-62.1986-1992 (Dr. S.S. Janaki Felicitation volume), 385-387. 30 J. Filliozat, Laghu-prabandhah. Choix d'articles d'indologie, Leiden 1974, p.15. Cf. S. Murr, op.cit. II (supra, n.5), p.28. Voir aussi J. Filliozat, 'Tamil studies in French Indology', X.S. Thani Nayagam (ed.), Tamil studies abroad. A symposium, Petaling Jaya 1968, p.2-4. 31 Fonds Brotier, vol.89, f° 35', qui se retrouve dans P. Dahmen, op.cit. (supra, n.22), p.111. 32 Sur l'activite scientifique du Pere Coeurdoux, voir S. Murr, op.cit. II (supra, n.5), p.31-33.

Warning! Page nr. 194 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

183 A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne lettres adressees au Pere Souciet, correspondant privilegie des jesuites en Asie orientale.33 Les recherches astronomiques ont exerce depuis toujours une attirance particuliere sur le clerge catholique, dans les rangs duquel nombreux furent ceux qui ont contribue a l'avancement de cette branche du savoir favorisant le sentiment religieux, comme en temoigne cette formule employee par l'astronome Herve Faye (1814-1901): 'Caeli enarrant gloriam Dei'.34 Liees parfois au probleme de la chronologie, les etudes 33 Au fonds Brotier, le volume 87 (f° 68-98) contient treize lettres ecrites par le Pere Coeurdoux a son confrere E. Souciet, entre 1732, d'apres la critique interne de la correspondance (plutot que 1733, comme l'indique une notice liminaire) et 1741. Les lettres n° 1 (non datee, mais vraisemblablement de 1732), 2 (22.1.1733), 3 (17.9.1733), 5 (10.9.1734), 6 (13.9.1735) et 7 (29.9.1737) font mention de recherches astronomiques, illustrees au Bengale par les Peres C.S. Boudier et J.F. Pons, qui furent invites a Jaipur par le maharajah Savai Jai Singh II (1699-1743), passionne d'astronomie et celebre par les observatoires qu'il etablit dans l'Inde du Nord, notamment a Jaipur et a Ujjain, lieu traditionnel du meridien d'origine. Dans sa lettre au Pere J.-B. Du Halde sur les sciences indiennes du 23.11.1740, le Pere J.F.Pons se refere aussi a l'astronomie et mentionne sa visite chez le maharajah de Jaipur (Lettres edifiantes XXVI, Paris 1743, p.235- 237). D'autre part, le Pere Jean Calmette evoque lui aussi cette rencontre, dans une lettre du 24 janvier 1733 (Lettres edifiantes XXI, Paris 1734, p.451-453). Voir a ce sujet P. Singh, Stone observatories in India, erected by Maharaja Sawai Jai Singh of Jaipur (1686-1743 A.D.), Varanasi 1968, p.193 sq. S.R. Sarma de l'Universite d'Aligarh a edite et traduit recemment une compilation sur l'instrumentation astronomique sous le titre de Yantraprakara of Sawai Jai Singh, supplement aux Studies in History of Medicine and Science 10-11.1986-1987. Ces dernieres annees, on remarque un interet croissant pour ce prince savant et son programme astronomique, qui ont fait l'objet d'un seminaire scientifique a Jaipur en 1990 (Indian Journal of History of Sciences 26.1991,2, 233). Le periodique, qui reflete fort bien cet interet, publie une serie d'articles sur ce theme, inscrit dans le programme de recherche de Virendra N. Sharma (Wisconsin University - Fox Valley): 17.1982,2, 333-344 et 345-352; 26. 1991,2, 209-217 et 3, 249-276 (en collaboration avec A.K. Mehra); 28.1993, 1, 50-53. Voir aussi du meme auteur, en collaboration avec Lila Huberty: 'Jesuit astronomers in eighteenth century India', Archives internationales d'histoire des sciences 34.1984,112, 99-107. 34 D'apres A. Giret, L'astronomie et le sentiment religieux, Paris 1964, p.57. Comme illustration de cet oppuscule, le meme auteur a publie le livre intitule Les astronomes eveques, pretres et religieux, Albi 1976. A ce catalogue des savants qui furent des gens d'Eglise (p.181-188) manque l'abbe Jacques Guerin (1802-1861), ancien cure de Chandernagor et auteur de l'Astronomie indienne, Paris 1847. Nous lui consacrerons une notice dans la presente serie de recherches sur les missionnaires dans l'histoire des sciences et des techniques indiennes.

Warning! Page nr. 195 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

en ce domaine occuperent une place importante dans l'activite scientifique des jesuites en Asie. Mais, aux Indes orientales, les savants missionnaires furent moins favorises qu'en Chine, ou de grands empereurs, notamment Kang-xi/K'ang-hsi (1661/62-1722/23), encouragerent la diffusion des apports scientifiques et technologiques d'Europe. 35 En effet, a l'exception du maharajah Savai Jai Singh de Jaipur,36 les princes indiens, sans preoccupations scientifiques, ne prenaient pas plaisir au commerce des savants jesuites.37 Les missionnaires ont tenu a scruter les astres du ciel, mais ils n'ont pas moins observe la nature sur la terre, et leur merite comme naturalistes n'est pas moindre. La botanique, tout comme l'agriculture et l'horticulture, doit beaucoup aux gens d'Eglise. Si avant la Revolution francaise de 1789, le clerge catholique fournit de nombreux voyageurs naturalistes, au siecle dernier les missionnaires sont directement sollicites par le Museum d'histoire naturelle de Paris, qui voit en eux de precieux correspondants, dont les documents ouvrent des horizons nouveaux, car ils proviennent de contrees aussi lointaines que meconnues.38 Les manuscrits autographes du volume 87 (f° 68-98) nous revelent le Pere Coeurdoux comme observateur de la nature, en particulier de la flore indienne.39 Adressees au Pere Souciet, treize lettres font pour la plupart reference a plusieurs envois de graines demandees au missionnaire par ce bibliothecaire jesuite, curieux de simples.40 Le 35 Cf. J. Needham et al., 'Les sciences en Chine du XVIe au XVIIIe siecle', La tradition scientifique chinoise, Paris 1974, p.227-236. 36 Sur ce prince savant de Jaipur, qui encouragea les sciences, en particulier l'astronomie, voir H. Josson, La mission du Bengale occidental ou Archidiocese de Calcutta, Province belge de la Compagnie de Jesus I, Bruges 1921, p.131. 37 Critique par le Pere Calmette dans sa lettre precitee du 25 aout 1732 (fonds Brotier, vol.89, f° 37-38). Voir P. Dahmen, op.cit. (supra, n.22), p.119. Cf. J.S. Sebes, 'A comparative study of religious missions in the three civilizations, India, China, Japan', Actes du III Colloque international de sinologie, Paris 1983, p.271-290: aucune allusion au probleme qui nous interesse. 38 Abbe P. Fournier, Voyages et decouvertes scientifiques des missionnaires naturalistes francais a travers le monde pendant cinq siecles (XV a XXe siecles), 2 e partie, Paris 1932, p.10. 39 On trouve d'autres observations que botaniques: les ressources d'eau ou les varietes de sel (f° 74), une grosse chauve-souris de l'Inde (f° 87-) et des crabes petrifies venus de Pegu (Birmanie) (f° 95'). 40 Voir les references vol.87, f° 74° (17.9.1733), f° 76-V (2.11.1733), f° 78°-79g

Warning! Page nr. 196 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 185 Pere Calmette s'est offert a aider son confrere Coeurdoux dans cette entreprise botanique.41 D'apres la correspondance, il y a eu probablement cinq envois de graines (mais seulement quatre listes de plantes!), effectues respectivement en 1733, 1735, 1737, 1738 et 1740.42 Le Pere Coeurdoux supplea aux graines en 1739 par une longue lettre au Pere Souciet sur les conjectures faites par E. Fourmont 43 au sujet des origines de la civilisation indienne (f° 94), abordees par le biais de la Bible et de la religion egyptienne, en s'appuyant sur des etymologies hasardeuses (lettre du 8 octobre 1739, a laquelle renvoie la suivante, du 12 octobre 1740).44 L'inedit date de 1738 que nous publions est en fait un texte composite. En effet, il renferme quatre listes qui donne les noms et les usages de presque cinquante plantes indiennes. La premiere liste figure sous le titre complet, les deux suivantes sont intitulees simplement 'Memoire', et, enfin, la derniere liste, sans titre, ne se distingue que par l'enumeration independante des graines concernees. On doit preciser que cet autographe seul, conserve au volume 84 (f° 215-219), contient la nomenclature et la description succincte des graines expediees a Paris au Pere Souciet, alors que les lettres adressees a ce meme correspondant forment le cadre epistolaire auquel il convient de rapporter l'entreprise botanique du Pere Coeurdoux.45 En effet, la correspondance est eclai- (10.9.1734), f° 81 (13.9.1735), f° 83° (29.9.1737), f° 84-85 (6.9.1738), f° 87° (6.1.1739), f° 92 (8.10.1739), f° 93° (12.10.1740), f° 95" (7.1.1741). 41 Lettre de Dharmavaram (Andhra Pradesh), du 25 decembre 1737, dans le fonds Brotier, vol.89, f° 51 sq. Le passage qui nous interesse est malheureusement omis par le Pere P. Dahmen, op. cit. (supra, n.22), p.124 sq. 42 Mentions epistolaires des envois de graines dans vol.87, f° 76° (2.11.1733), f° 78° (10.9.1734), f° 81 (13.9.1735), f° 83° (29.9.1737), f° 84-85 (6.9.1738), f° 95º (7.1.1741). 43 Voir E. Fourmont, Reflexions critiques sur les histoires des anciens peuples, Chaldeens, Hebreux, Pheniciens, Egyptiens, Grecs, etc., jusqu'au tems <sic> de Cyrus, Paris 1735 (2 vols.). Une nouvelle edition parut en 1747. Cf. S. Murr, op.cit. (supra, n.17), p.249 sq. 44 Fonds Brotier, vol.87, f° 88-92, 93-94. Cf. vol.84, f° 189-194" (copie de la lettre de 1739). On doit noter que, dans cette lettre au Pere Souciet, datee du 8 octobre 1739, le Pere Coeurdoux, qui refute les conjectures du Pere J.V. Bouchet concernant l'origine de la religion indienne, conteste le rapprochement fait entre Sara et Sarasvati ainsi que celui concernant Abraham et Brahman. Sur son opinion a ce sujet, qui a varie plus tard, cf. S. Murr, op.cit. II (supra, n.5), p.7019. 45 On ne pourra pas suivre S. Murr, op.cit. II (supra, n.5), p.14213, qui, sans citer

Warning! Page nr. 197 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

rante a ce sujet et permet meme de constater que les quatre 'memoires' de phytonymes ont ete relies dans le recueil factice d'archives (vol.84) dans un ordre qui contredit la chronologie reelle des envois.4 D'une grande honnetete intellectuelle, comme il convient a un religieux, le Pere Coeurdoux mit autant de soin dans les ecrits que dans la recolte des graines pour le bibliothecaire du college jesuite Louis-leGrand de Paris. Au debut de son ministere sacerdotal en Inde, il avertit celui-ci qu'il n'ecrirait rien en matiere d'astronomie jusqu'a ce qu'un 'parfait usage de la langue [telugu] et l'experience' l'aient precautionne <sic> 'contre plusieurs erreurs, ou il est aise de tomber faute de l'un et de l'autre' (vol.87, f° 78°). Avant d'expedier les premieres graines en France, le missionnaire exprima quelques doutes sur leur 'bonte' (f° 74), pour revenir ensuite avec des precisions en ce qui concerne l'identification des phytonymes (f° 76°). Enfin, il releva parfois des erreurs dans ses propres listes, appelees 'memoires', qui accompagnaient chaque fois les envois faits par bateau (f° 79). Les conditions climatiques du pays et les exigeances du ministere sacerdotal ne faciliterent pas la tache du Pere Coeurdoux, engage dans une herborisation realisable seulement en dehors de la saison des pluies. D'autre part, cette operation entrainait des depenses, auxquelles les interesses, notamment les botanistes de Paris, furent invites a contribuer (f° 83°, 93).47 Le missionnaire jesuite s'imaginait parfois qu'il ne travaillait 'qu'a satisfaire une curiosite inutile, l'auteur de la nature ayant fourni chaque pays des remedes ordinaires pour guerir les maux dont il veut que nous guerissions, si l'on excepte quelques specifiques' (f° 93). En effet, le Pere Souciet avait souhaite 'des choses utiles a la medecine' (f° 815), qui ont la priorite dans les envois faits a Paris. La correspondance souligne explicitement le 'Memoire' de 1738 sur les graines expediees au Pere Souciet, ecrit que les lettres manuscrites du Pere Coeurdoux au meme Pere Souciet (vol.87) 'sont pour la plupart consacrees a la description des graines envoyees par lui aux Jesuites de France: chaque plante est succinctement decrite, avec son nom vernaculaire et ses emplois'. 46 Cf. lettre du 6 septembre 1738 dans vol.87, f° 84-85. Le Pere Coeurdoux mentionne 'l'excellent remede aux serpens', qui se rapporte vraisemblablement au 'vichamandou' de la premiere liste du 'Memoire' de 1738 (vol.84, f° 215). D'autre part, la deuxieme liste contient le 'sandal' et le 'gilacara', (vol.84, f° 216), dont parle la lettre du 2 novembre 1733 (vol.87, f° 76-), qui evoque le premier envoi et contredit donc la place reservee a la liste concernee dans la serie des 'memoires'. 47 Cf. S. Murr, op.cit. II (supra, n.5), p.30.

Warning! Page nr. 198 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

187 A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne l'excellence de certains remedes envoyes en France (f° 84°) et, d'autre part, mentionne un yantra therapeutique. Celui-ci est decrit comme une 'medaille magique' a l'image de Hanumant, 'recommandable par sa prudence dans le conseil et sa bravoure dans la guerre 48, et portant inscrits les bija OM et RAM (f° 82°). 'Certains charlatans ou magiciens prononcent des paroles sur ces medailles, qu'on attache ensuite aux malades, dont peut-etre un seul n'a jamais gueri' (f° 815). L'ouvrage du Pere Coeurdoux, Moeurs et coutumes des Indiens (1777), fait souvent mention de mantra, parfois en rapport avec des pratiques curatives. Selon ce texte, dans la version de N.J. Desvaulx, les medecins indiens habiles connaissaient les formules 'convenables a telle ou telle maladie, aussi bien que les remedes propres a les guerir. La guerison doit etre regardee, selon eux, autant comme l'effet des mantram, que comme celui des medicaments. Les accoucheuses sont appelees mantrasani, femmes qui savent les mantram.... Une bonne accoucheuse, fournie de bons et d'efficaces mantram, previent tous les maux par leur moyen et en les recitant a propos. Le meme ouvrage contient d'autres references a la medecine indienne; elles concernent l'examen du pouls ou la cauterisation comme traitement dans les troubles mentaux.50 Les graines recoltees en Inde par le Pere Coeurdoux inte- 49 48 Sur Hanumant et la tradition des jeux de force en Inde, voir H. Bakker, Ayodhya I, Groningen 1986, p.1453. Cf. notre article 'Les marman et les arts martiaux indiens', Journal asiatique 269.1981,3-4, 438. Voir aussi deux autres titres aimablement signales par le dr. Rahul Peter Das: W.L. Smith, 'Mahiravana and the womb demon', Indologica Taurinensia 10.1982, 224 sq. et F. Staal, 'Indian bodies', T.P. Kasulis et al. (eds.), Self as body in Asian theory and practice, Albany 1993, p.77, 88, 90 et 94. A ce sujet, il n'est pas inutile de rappeler que le dieu populaire Hanumant, personnification de la force virile (W. Crooke), se presente aussi comme divinite tutelaire de certaines formations paramilitaires (akhara) hindouistes, d'obedience tant saiva (vairagi) que vaisnava (sannyasi). Details chez H.T. Bakker, 'The history of Hanumat worship in Ayodhya', Lallanji Gopal et D.P. Dubey (eds.), Pilgrimage studies: text and context, Allahabad 1990, p.127-135. A la bibliographie de cet article, on peut joindre le titre de D.N. Lorenzen, Warrior ascetics in Indian history', Journal of the American Oriental Society 98.1978, 1, 61-75. 49 S. Murr, op.cit. I (supra, n.6), p.27. La citation fait partie du chapitre X ('Mantram ou formules de prieres') de l'ouvrage du Pere Coeurdoux (p.26-28). 50 Ibid. I, p.43, 73, 157. Sur un traitement igne semblable des crises epileptiques au Bengale (1711), voir notre prochain article sur les jesuites dans l'histoire de la medecine indienne.

Warning! Page nr. 199 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

ressent pour la plupart la therapeutique et representent une contribution au fonds pharmacognosique d'origine exotique. D'ailleurs, il est reconnu depuis longtemps le merite des missionnaires pour leur apport en ce domaine.51 52 Dans ses lettres, le Pere Coeurdoux exprime au Pere Souciet son vif interet pour la reussite de quelques-unes des graines envoyees par lui et cultivees en France (f° 84, 95). 'Je regarderay' ecrit-il le 29 septembre 1737 - 'comme de purs complimens tout ce que me mande V[otre] R[everence] sur les graines que je luy ay envoyees, et sur le plaisir qu'elles ont fait a M[essieu]rs les Botanistes du Jardin Royal, tant que je n'apprendray pas [que] telles ou telles graines ont reussy. J'ecrivis l'an passe a M[onsieu]r Jussieu et je m'engageois a luy envoyer encore quelque chose cette annee' (f° 83). Mais le missionnaire dut quitter le pays telugu, dont il connaissait bien la langue, pour le pays tamoul, ou il ne savait pas se faire entendre. Il se contenta alors de faire au Pere Souciet un petit envoi de graines et le pria de le communiquer aux botanistes interesses. Le silence de Monsieur Jussieu ne fut pas de nature a le mecontenter. En effet, il se sentait ainsi delivre de toute entreprise botanique' qui aurait pu l'entrainer plus loin qu'il ne voulait (f° 84), surtout a Pondichery, ou il se trouvait malade au debut de l'annee 1739 (f° 87°).53 Si le Pere Coeurdoux s'interessa plus aux plantes medicinales, pour repondre au souhait de son confrere du College Louis-le-Grand, il n'est pas moins vrai que ses enquetes botaniques concernaient egalement des plantes alimentaires et parfois meme utiles, comme celles employees dans l'artisanat textile. A ce sujet, il repondait aux recommandations 51 Cf. P. Delaveau, Les fonds des pharmacopees traditionnelles et l'experimentation moderne, Strasbourg 1977, p.1. 52 Probablement Antoine de Jussieu (1686-1758), medecin, dont la competence en botanique lui valut en 1708 la direction du Jardin du roi (devenu en 1794 le Museum national d'histoire naturelle). Son cadet, Bernard de Jussieu (1699-1777), suivit une carriere parallele a celle de son frere, dont il fut l'assistant. 53 Lettres du 6 septembre 1738 et du 6 janvier 1739 dans le fonds Brotier, vol. 84, f° 84 sq. et 86 sq. D'apres nos investigations, aucune trace epistolaire ou de graines dans les archives et les collections du Museum (Bibliotheque centrale, Laboratoire de phanerogamie et Service des cultures). Nous tenons a remercier vivement Madame JeanPierre Boivin et Monsieur Gerard Mallet, qui nous ont grandement facilite les recherches au Museum national d'histoire naturelle.

Warning! Page nr. 200 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 189 d'un autre confrere parisien, le Pere Jean-Baptiste Du Halde, a qui s'adresse sa lettre du 18 janvier 1742, consacree a la peinture des toiles indiennes. Dans la Compagnie de Jesus, on etait persuade que l'on pouvait acquerir dans le sous-continent indien 'des connaissances qui, etant communiquees a l'Europe, contribueroient peut-etre au progres des sciences ou a la perfection des arts'. 54 55 Amene ainsi a s'interesser a la culture materielle des Indiens, le Pere Coeurdoux s'instruisit de la maniere dont ceux-ci travaillaient leurs belles toiles si recherchees en Europe. En cette matiere, qui mit en evidence la superiorite technique indienne, la documentation de langue francaise est abondante et de qualite, depuis le manuscrit de 1734, unique en son genre, de l'officier de marine Antoine de Beaulieu, suivi de la correspondance technique du Pere Coeurdoux (1742-1748), documents qu'a etudies, en homme de metier, l'indienneur balois Jean Ryhiner (1728-1790) dans son Traite sur la fabrication et le commerce des toiles peintes, date de 1766 et publie un siecle plus tard (1865). 56 Le texte d'Antoine de Beaulieu (1699-1764), provenant de la famille de Jussieu et aujourd'hui conserve a la Bibliotheque centrale du Museum, est un rapport etabli a la demande du chimiste-coloriste Charles-Francois Du Fay de Cisternay (1698-1739), personnage officiel a l'epoque en France. En effet, l'officier de marine, qui en est l'auteur, fut charge par ce savant de s'informer de l'art indien de la peinture, dont il fit experimenter le procede a Pondichery. Le texte de son rapport exact, accompagne d'echantillons, se trouve augmente dans le traite de 1760 du chevalier de Querelles,57 alors qu'il est resume dans un 54 Lettres edifiantes XXVI, p.173. Voir supra, n.11. Sur la fabrication de la toile et l'appretage du coton en Inde, cf. Lettres edifiantes XV, Paris 1722, p.392-405 (lettre du Pere Turpin, datee de Pondichery, 1718). 55 Les recherches decisives de P.R. Schwartz (infra) nous permettent ici de completer et meme d'amender notre contribution, citee plus haut (n.19), p.188 sq. 56 Texte reproduit et analyse par P.R. Schwartz, 'La fabrication des toiles peintes aux Indes au XVIIIe siecle' I, Bulletin de la Societe industrielle de Mulhouse 1957,4, 137- 152. Une version anglaise de ce texte a paru sous le titre 'French documents on Indian cotton painting' I, Journal of Indian textile history 1956,2, 5-23. L'auteur presente l'original francais et la traduction anglaise du manuscrit d'Antoine de Beaulieu. 57 Traite sur les toiles peintes dans lequel on voit la maniere dont on les fabrique aux Indes et en Europe, on y trouvera le secret du bleu d'Angleterre de bon teint, applicable sur la toile avec la planche ou le pinceau, par M.Q., a Amsterdam, et se trouve a Paris

Warning! Page nr. 201 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

livre anonyme de l'extreme fin du XVIIIe siecle. 58 Mais bien avant, le Journal economique de Paris avait publie en 1756 un Memoire anonyme, demeure inconnu, sur la maniere de peindre les toiles aux Indes, qui presente une ressemblance troublante avec les observations d'Antoine de Beaulieu.59 Ce Memoire anonyme a paru plusieurs annees apres la publication en 1743 et 1749 des deux premiers documents techniques du Pere Coeurdoux, qui ignorait le rapport anterieur du marin Antoine de Beaulieu. La lettre initiale, ecrite en 1742 et publiee un an plus tard,60 contient 'la description la plus detaillee que l'on possede de la confection d'une indienne originale'. Le missionnaire jesuite put donner cette description apres une enquete menee avec un grand souci de la verite, qui temoigne de la rigueur avec laquelle le Pere Coeurdoux proceda toujours dans l'observation des realites indiennes.1 En effet, il interrogea ses informateurs a diverses reprises et separement les uns des autres, afin de s'instruire correctement sur la fabrication des indiennes, qui tiraient toute leur valeur de la 'vivacite' et de la 'tenacite' des couleurs dont elles etaient teintes. Ces qualites, fort appreciees par les manufacturiers europeens de l'epoque, s'expliquent par les drogues et l'eau 'apre' tiree de certains puits particuliers, que les artisans indiens preferaient pour leurs peintures (Lettres edifiantes XXVI, p.203-204). Le 61 yue chez Barrois, 1760. Sur cet ouvrage anonyme et son auteur, voir P.R. Schwartz, 'Contribution a l'histoire de l'application du bleu d'indigo (bleu anglais) dans l'indiennage europeen', Bulletin de la Societe industrielle de Mulhouse 1953,2, 67 sq. et 7616. Cf. du meme auteur, op.cit. 1957 (supra, n.56), 1381. L'art de peindre et d'imprimer les toiles en grand et en petit teint, par B..., Paris an VIII-1800, p.II-V. 59 Etude comparee entre ce Memoire de 1756 et d'autres documents dans P.R. Schwartz, 'La fabrication des toiles peintes aux Indes au XVIIIe siecle' II, Bulletin de la Societe industrielle de Mulhouse 1958,4, 22-36. Texte francais abrege d'une version anglaise qui a paru sous le titre 'French documents on Indian cotton painting' II, Journal of Indian textile history 3.1957, 15-44. 60 Sans reference aucune a l'auteur religieux, cette lettre est reproduite presque integralement (Lettres edifiantes XXVI, Paris 1743, p.175-214) dans l'Encyclopedie de Diderot et d'Alembert, vol.XVI, Neufchastel 1765, p.370 b-374 a (toiles peintes des Indes), reimpression en 'compact edition' par Pergamon Press, New York/Paris, vol.III, in-fol., p.819-820. 61 Sur le caractere rigoureux de la methode d'investigation du Pere Coeurdoux, que S. Murr appelle 'scientificite', voir op.cit. II (supra, n.5), 133378

Warning! Page nr. 202 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 191 laborieux procede 'en bon teint' comportait des matieres tinctoriales qui resistaient a l'air, a la lumiere et aux lavages repetes. La solidite du coloris venait du fait que les toiles 'peintes' etaient en realite 'teintes', car, selon le Pere Coeurdoux, elles meritaient 'autant le nom de teintes, que le nom de toiles peintes'.62 Les trois lettres techniques du Pere Coeurdoux, avec les textes complementaires de Pierre Poivre et de l'ingenieur Paradis, concernent les procedes de preparation et de teinture des toiles de coton aux Indes (supra, n.11).63 Ces operations comportaient des substances vegetales, notamment tinctoriales, lesquelles en l'occurrence ne sont pas demunies de vertus curatives. Les rapports precites, qui emploient des phytonymes tamouls, concernent en particulier le fruit sec de myrobolan suppose citrin (cadou ou cadoucaie),64 a ne pas confondre avec la 'fleur de cadouLettres edifiantes XXVI, p.195. Cf. P.R. Schwartz, 'La coloration partielle des etoffes', M. Daumas (ed.), Histoire generale des techniques III, Paris 1968, p.704-712, specialement p.704-705. 63 Sur l'interet qu'ont suscite parmi les specialistes les recherches du Pere Coeurdoux sur les techniques de la teinture, voir les articles documentes de P.R. Schwartz (supra, n.59). Cet auteur donne egalement une version anglaise commentee des deux premieres lettres du Pere jesuite (1742, 1747) dans Journal of Indian Textile History 3.1957, deja cite (supra, n.59), p.24-38 (appendice A). 64 Sur 'cadou' ou 'cadoucaie', voir tam. katukkay (SAMBASIVAM PILLAI II, p.976- 980). Au XVIIIe siecle, le DICTIONNAIRE BOTANIQUE (p.342 sq.) distingue cinq especes de myrobolan (myrabolan, myrobalan), a savoir le citrin (le plus en usage en medecine), le noir ou indien, le chebule (chebule), l'emblique (emblic) et le bellerique (bellerique, belliric). En confirmant cette classification des droguistes, Pierre Poivre ecrit que les 'Malabares <supra, n.3> ne se servent que des deux premieres especes' (Lettres edifiantes XXVII, p.420). Dans son commentaire sur ce texte, le Pere Coeurdoux precise que si le cadoucaie est la premiere espece de myrobolan pour les droguistes, 'les Indiens ne le confondent pas, sous le meme nom, avec des fruits produits par des arbres fort differens' (ibid., p.428). A la difference des droguistes modernes, l'Ayurveda classique fait etat de 'trois fruits' (triphala) ou myrobolans, notamment celui du badamier (Terminalia chebula Retz.), connu sous le nom de myrobolan noir, tres apprecie en medecine (haritaki) et utile aussi aux teinturiers. D'apres les donnees ayurvediques, le cadoucaie serait donc ici le myrobolan chebule, et non le citrin, comme l'indique le Pere Coeurdoux. D'apres certains, le myrobolan citrin serait une variete du chebule, alors que d'autres le considerent comme une espece differente (DYMOCK II, p.1-5). Voir ACHART, p.417 sq.; CHOPRA 1958, p.687 sq.; DAS, p.938, 2274; GIBOIN, p.178 sq.; KIRTIKAR/BASU II, p.1020-1023; KURUP, p.79 sq.; MARIADASSOU 1913, p.24 et 1937, p.45-47; MEULENBELD, p.468, 610 sq.; NADKARNI I, p.1205-1210; SINGH/CHUNEKAR, p.466; SYED, p.46-52, 515-523; WEALTH

Warning! Page nr. 203 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

66 caie' ou cadoucaipou (efficace contre les coliques violentes et la diarrhee), 65 le millet varagou, preferable a la petite cereale kevarou,67 l'indigo, le bois de sappan (vartangui), la racine de garance 68 69 X, p.171-177. D'apres le Pere Coeurdoux, le cadou sec est prescrit surtout comme ingredient des remedes pour les accouchees (Lettres edifiantes XXVI, p.178). 65 Lettres edifiantes XXVII, p.434 sq ('cadoucaipou'). D'apres le docteur Boudier, qui vecut en Inde du Sud de 1754 a 1765, les Europeens appelaient 'fleurs de myrobalan' des excroissances sur les feuilles de l'arbre cadou, provoquees par la piqure d'un insecte. Voir P.R. Schwartz, op.cit. 1958 (supra, n.59), p.2312. Les botanistes appellent 'cecidie' (synonyme de 'galle') cette hypertrophie produite chez un vegetal par l'attaque localisee d'un animal (zoocecidie) ou d'un autre vegetal (phytocecidie). Definition dans BOULLARD, p.85. Cf. DICTIONNAIRE BOTANIQUE, p.353 sq. (s.v. 'noix de galle'). Sous le mot tamoul pour 'myrobolan chebule', SAMBASIVAM PILLAI precise que ces 'galls are found on the leaves or barks of the gallnut tree- Chebulic myrobalan tree' (p.9802). 66 Sur le millet 'varagou', voir tam. varaku (SAMBASIVAM PILLAI V, p.3783ª; 'kodo millet'). Au besoin, succedane du riz, cette plante graminee, Paspalum scrobiculatum Linn. (skr. kodrava), fait partie des menus grains et entre dans l'alimentation des classes indiennes demunies. On lui attribue meme des proprietes narcotiques. Voir ACHART, p.339; CHOPRA 1956, p.186; DYMOCK III, p.619 sq.; GIBOIN, p.273; KIRTIKAR/BASU IV, p.2705 sq.; MARIADASSOU 1937, p.377; MEULENBELD, p.546; NADKARNI I, p.924; OM PRAKASH, p.261; SINGH/ CHUNEKAR, p.119; WEALTH VII, p.270-273. 67 L'appellation 'kevarou' renvoie a un phytonyme tamoul identifie avec la petite graine Eleusine coracana Gaertn., qui est aussi repandue en Inde qu'importante pour l'alimentation des pauvres du sous-continent. Voir ACHART, p.217; DYMOCK III, p.620; GIBOIN, p.272; HEUZE, p.141 sq.; KIRTIKAR/BASU IV, p.2692 sq.; MARIADASSOU 1913, p.69 et 1937, p.379 sq.; NADKARNI I, p.477 sq.; WEALTH III, p.160-166. Sur les incertitudes que presente l'identification de cette plante graminee, voir MEULENBELD, p.595 (uddala ou uddalaka); OM PRAKASH, p.134 sq., 170 sq.; SINGH/CHUNEKAR, p.52 (uddalaka) et 296-298 (madhuli, madhulika). Cf. SAMBASIVAM PILLAI II, p.1625°: keva aiyam, syn. de varaku, identifie avec Paspalum frumentaceum Rottl. ex Roem. et Schult. D'autre part, L. Malleret, qui voit dans varaku un correspondant vernaculaire d'Eleusine coracana Gaertn., cite l'appellation tamoule keviru/keveru, dont la forme francisee est 'kevourou' (op.cit., supra, n.11, p.1003 et 4). Cf. L.M. Mousset et L.S. Dupuy (Depuis), Dictionnaire tamoul-francais I, Pondichery 21895, p.512: keverou = espece de millet. L'indigo(tier) ou Indigofera tinctoria Linn., dont les feuilles fournissent un colorant bleu, est appele en tamoul avari ou avuri (SAMBASIVAM PILLAI I, p.269 b). Cf. le dictionnaire de L.M. Mousset et L.S. Dupuy I (supra, n.67), p.96: aviri, forme a laquelle renvoient les entrees avari et avuri. Voir aussi ACHART, p.266; DASTUR, p.102; DYMOCK I, p.406-411; GIBOIN, p.159; KIRTIKAR/BASU I, p.712-714; MARIADASSOU 1913, p.18, 119 sq. et 1937, p.35-37; MEULENBELD, p.568 sq.; SINGH/CHUNEKAR, p.229 sq.; WEALTH V, p.182 sq. Sur la culture de cette plante tinctoriale en Inde et la teinture en bleu, voir la notice de Valerie Berinstain, dans Sublime indigo, Paris 1987, p.166 sq. Cf. P.R.

Warning! Page nr. 204 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 193 indienne (chayaver),70 rapprochee du Gal(l)ium a fleurs blanches, appele parfois la petite garance," et enfin l'amaranthacee nayourivi, aussi 71 Schwartz, op.cit. (supra, n.57), p.63 sq. Details sur le procede actuel pour l'impression du bleu sur les tissus, dans K.U. Eipe et V.R.K. Moorthy, 'Textile processing in South India: indigo dyeing', Journal of the Indian Society of Oriental art 9.1977-1978 (Dr. Moti Chandra Commemoration volume II), 55 sq. 69 Le terme 'vartangui', qui designe le bois de sappan, transcrit tam. varatanci ou Caesalpinia sappan Linn. (SAMBASIVAM PILLAI V, p.3784 a). Reduit en poudre, le bois de cet arbuste, qui a aussi des proprietes medicinales, est employe par les teinturiers indiens pour la preparation de la couleur rouge (Lettres edifiantes XXVI, p.201). Voir ACHART, p.112; DASTUR, p.43 sq.; GIBOIN, p.162; KIRTIKAR/BASU II, p.847 sq.; MARIADASSOU 1913, p.212 et 1937, p.283 sq.; NADKARNI I, p.230 sq. Cf. MEULENBELD, p.552 (raktacandana) et 585 (patanga); SINGH/CHUNEKAR, p.234 (pattanga); WEALTH II, p.5 sq. Dans son ouvrage de 1968 (supra, n.11), L. Malleret mentionne le terme pattarankam (p.1041), qu'atteste le dictionnaire tamoul-francais precite (supra, n.67), vol.II, p.307, ou l'on trouve egalement pattarancanam et pattarancanakam, qui evoquent les vocables sanskrits pattaranga, ranjana et ranjanaka. Le dictionnaire de M. Monier-Williams, qui en fait etat, cite aussi le mot pattaraga 'santal' (rouge), a identifier avec Pterocarpus santalinus Linn.f. Voir a ce sujet KIRTIKAR/BASU I, p.826 sq.; KURUP, p.174; NADKARNI I, p.1025 sq.; SINGH/CHUNEKAR, p.152 sq. (candana); WEALTH VIII, p.305-307. 70 'Chayaver' = tam. cayaver ou Oldenlandia umbellata Linn. (SAMBASIVAM PILLAI III, p.2020 b). Selon certains, l'eau apre rend la couleur rouge adherente, mais cette teinte ne tiendrait pas suffisamment, si l'on manquait d'y ajouter la racine (ver) de caya, que l'on appelle communement garance indienne (Lettres edifiantes XXVI, p.204). Voir ACHART, p.250 sq.; CHOPRA 1956, p.180; DASTUR, p.95; DYMOCK II, p.199; GIBOIN, p.251 sq.; GLOSSARY, p.160 sq.: 'chayroot' et 'wild chayroot', skr. ksetraparpata ou parpati (cf. MEULENBELD, p.571 sq. et SINGH/CHUNEKAR, p.239 sq.), dont la nomenclature botanique est incertaine; KIRTIKAR/BASU II, p.1264 sq.; MARIADASSOU 1913, p.176 et 1937, p.239 sq.; NADKARNI I, p.610, 869; WEALTH V, p.16. Le procede indien de fabrication des etoffes de coton comporte, parmi d'autres matieres colorantes, l'alizarine, extraite de la racine de caya ou garance indienne. Voir a ce sujet P.R. Schwartz, op.cit. (supra, n.62), p.704. 71 Au sujet de l'identification du caya indien avec le Gallium album vulgare de Tournefort, qui croit en Europe et dont fait mention Pierre Poivre dans sa lettre au Pere Coeurdoux, celui-ci doute a juste titre que ces deux plantes soient la meme (Lettres edifiantes XXVII, p.442 sq.). En effet, le vegetal evoque par le correspondant du missionnaire est vraisemblablement Galium mollugo Linn. (BONNIER/DOUIN V, p.35, 37). Les Anciens lui reconnaissaient des proprietes tinctoriales, a savoir rouge, pour la racine, et jaune-orange, pour les sommites fleuries. Les deux especes de Galium appartiennent a la famille des rubiacees, tout comme la plante tinctoriale nommee garance indienne (tam. caya), dont elles different cependant par le genre. Pour le nom savant Oldenlandia umbellata Linn. syn. Hedyotis umbellata (Linn.) Lam., ou plutot l'inverse, voir CHOPRA 1974, p.75. Sur le Galium blanc (Gal(l)ium a fleurs blanches), appele par

Warning! Page nr. 205 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

necessaire que difficile a obtenir en Europe. Employee pour la teinture en rouge, cette rubiacee etait utile aussi en pharmacie, comme presque toutes les plantes indiennes, bien qu'elle soit consideree comme une mauvaise herbe.72 Avant de s'interesser aux substances colorantes d'origine vegetale, le Pere Coeurdoux avait herborise, pour envoyer a Paris, des plantes medicinales. Le texte reproduit ci-dessous en donne description et emplois therapeutiques, qui paraissent en general corrects, tout comme la nomenclature vernaculaire utilisee par le missionnaire francais. Cet in- edit jesuite est publie tel qu'il se presente, avec ses incorrections et ses irregularites de graphie, dans une redaction de premier jet. A cet autographe d'archives, nous avons cependant apporte quelques menues modifications. Ces changements concernent tant l'orthographe (accents, majuscules) que la ponctuation et sont destines a faciliter la lecture d'un texte ecrit il y a plus de deux cent cinquante ans et dont la langue 'nous est etrangere, mais si proche de la notre qu'elle s'en distingue mal'. Les anomalies ou les corrections plus importantes sont signalees dans le texte ou dans les notes. Les additions sont placees entre crochets, alors 73 74 certains 'petite garance', pour la distinguer de la grande, Rubia tinctorum Linn. ou 'rouge des teinturiers', voir DICTIONNAIRE BOTANIQUE, p.178 sq.; SCHAUENBERG/PARIS, p.124; SECRETS, p.145 (Galium verum Linn.), 148 (Rubia tinctorum Linn.). Cf. CHOPRA 1956, p.122; KIRTIKAR/BASU II, p.1306; NADKARNI I, p.563; WEALTH IV, p.98 sq. (Galium verum Linn.) et IX, 84 sq. (Rubia tinctorum Linn.). 72 Le vocable 'nayourivi' = tam. nayuruvi est identifie avec Achyranthes aspera Linn. (SAMBASIVAM PILLAI IV, p.2947-2948 a). Le 'memoire' de l'ingenieur Paradis mentionne les cendres de cette plante, la premiere dont on fait usage pour la teinture en rouge des indiennes (Lettres edifiantes XXVIII, p.286-309). En reponse a ce texte (p.309- 333), le Pere Coeurdoux, qui doit la description du nayuruvi au medecin pondicherien Binot (p.310-315), presente plusieurs remarques, notamment sur la vertu et la qualite des cendres de cette amaranthacee (skr. apamarga), connue des medecins et des teinturiers indiens (p.321-332). Les premiers l'utilisent surtout pour ses cendres potassiques, qui entrent dans la preparation de solutions alcalines et de caustiques (GIBOIN, p.67). Voir aussi ACHART, p.47; CHOPRA 1956, p.4; 1958, p.493, 607, 609; 1974, p.2; DESAINT, p.218; DYMOCK III, p.135-138; KIRTIKAR/BASU III, p.2066-2068; KURUP, p.10; MARIADASSOU 1913, p.111 sq. et 1937, p.163-165; MEULENBELD, p.524 sq.; NADKARNI I, p.21 sq.; SINGH/CHUNEKAR, p.14; SYED, p.40-45; WEALTH I, p.24. 73 Cf. l'avertissement de l'editeur du Pere Antoine Gaubil, Correspondance de Pekin 1722-1759, publiee par Renee Simon, Geneve 1970, p.XV. 74 J.-P. Seguin, La langue francaise au XVIIIe siecle, Paris/Bruxelles/Montreal 1972, p.5. Sur l'orthographe, voir p.52-57.

Warning! Page nr. 206 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne que les suppressions figurent entre parantheses. 195 Les observations et les commentaires sur les vegetaux et leur phytonymes s'appuient sur les travaux specialises dont la bibliographie est inseree a la fin du present article. La nomenclature botanique est essentiellement en telugu, langue familiere au Pere Coeurdoux, missionnaire au Carnate, et se trouve en partie repertoriee dans le dictionnaire de C.P. Brown.75 Il n'est pas exclu que les phytonymes telugu, dont fait mention le Pere Coeurdoux, soient inclus dans les dictionnaires telugu conserves a la Bibliotheque nationale de Paris. Ces lexiques sont vraisemblablement etablis a base de listes de mots fournis par des missionnaires et on a pu meme remarquer des signes que portent certains termes techniques, notamment ceux d'astronomie.76 Dans la serie de nos recherches sur les missionnaires dans l'histoire des sciences et des techniques indiennes, cette premiere notice sur un inedit jesuite concernant la phytotherapie indienne au XVIIIe siecle met en evidence l'interet que manifesta le Pere Gaston Laurent Coeurdoux (1691-1779) pour les plantes utiles du sous-continent. Le religieux indianiste put les observer pendant presque un demi-siecle de vie missionnaire dans l'Inde du Sud, notamment a Pondichery. L'attention porte sur les especes cultivees pour leurs proprietes medicinales, alimentaires ou industrielles," dont traitent les ecrits du Pere Coeurdoux, qui relevent en meme temps la phytonymie vernaculaire telugu et tamoule -, commentee dans les pages suivantes. L'interet du Pere Coeurdoux pour les savoirs et les arts indiens ne pouvait pas laisser indifferents les milieux savants parisiens. En effet, l'Academie des sciences s'etait fixe a l'epoque comme mission d'encourager les connaissances utiles au royaume de France, qu'il s'agisse d'astronomie, necessaire a la navigation, ou de plantes d'origine exotique, susceptibles d'enrichir la - 75 C.P. Brown, Dictionary Telugu-English. New edition thoroughly revised and brought up to date (Madras 21905), dans la reimpression de New Delhi 1980. Le dictionnaire fut aimablement consulte pour nous par Monsieur Gerard Colas et Madame Usha Colas-Chauhan, qui ont bien voulu nous renseigner sur la phytonymie telugu qu'emploie le Pere Coeurdoux. 76 77 Communication personnelle de Monsieur Gerard Colas (17 juin 1992). Sur la variation d'emploi des plantes utiles, dont les proprietes sont medicinales, alimentaires, ornamentales ou industrielles (textiles, tinctoriales), voir A.G. Haudricourt et L.Hedin, L'homme et les plantes cultivees, Paris 1943, p.95 sq., 178 sq.

Warning! Page nr. 207 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

pharmacopee et les ressources vegetales de la teinturerie.78 Memoire sur les graines envoyees des Indes orientales au R.P. Etienne Souciet en 1738 81 A. Nalla-pouli ou tigre noir.79 C'est un petit arbrisseau, dont les feuilles ont une vertu extraordinaire et souvent experimentee pour ap(p)aiser presque sur-le-champ la douleur des froncles 80 et autres apostumes, et les faire venir promptement a suppuration. Pour cela on fait cuire legerement ces feuilles dans un tet de pot, avec un peu d'eau ou de petit-lait, et on les applique chaudes sur la partie malade. On n'a pas eu le temps de faire secher comme il faut les graines de cet arbrisseau qu'on envoye. 82 B. Graines de cantsana,83 qui est un arbre qui croit a une mediocre hauteur. Il porte de long[s] bouquets de fleurs estimees aux Indes. C. Graines de brammhaodanda, c'est une sorte de chardon, qu'on ne 84 78 Cf. Sylvia Murr, op.cit. (supra, n.17), p.242-245. Une precision: contrairement a ce qu'affirme l'auteur (p.27124), Pierre Poivre ne s'interessa pas a la pharmacopee vegetale, mais plutot aux plantes tinctoriales indiennes (supra, n.11). 79 Dans notre texte, les mots en italique correspondent aux termes soulignes de l'autographe jesuite. 'Nalla-pouli': le phytonyme telugu nallapuli ou 'tigre noir' evoque apparemment une particularite morphologique de ce vegetal, identifie au Kirganelia reticulata (Poir.) Baill. = Phyllanthus reticulatus Poir. D'apres GLOSSARY, p.704ª, 'pooly is a not uncommon plant first term, from thorns or leaves resembling tiger's foot-print'. Le tigre (Panthera (Felis) tigris Linn.), qui habite l'Inde tropicale, peut etre de toutes couleurs. On en a meme signale au Travancore des specimens noirs, semblables a des pantheres noires (Panthera pardus Linn.), que mentionnent M. et R. Burton, Grand dictionnaire des animaux VIII, Paris 1973, p.1505 et 1545. Les feuilles de cet arbrisseau sont considerees comme diuretiques et rafraichissantes, alors que le fruit astringent est bon pour les inflammations et les troubles circulatoires. En Afrique orientale, les feuilles reduites en poudre sont appliquees sur les plaies, les brulures et les suppurations. Voir CHOPRA 1974, p.50; DYMOCK III, p.264 sq.; GIBOIN, p.120 sq.; GUPTA/MARLANGE, p.86; KIRTIKAR/BASU III, p.2219 sq.; NADKARNI I, p.948 sq.; WEALTH V, p.320 sq. 80 La forme 'froncle', pour 'furoncle', est attestee dans le Dictionnaire de l'Academie francoise, Paris 31740, d'apres Tresor de la langue francaise VIII, Paris 1980, p.1339 b. 81 Terme ancien pour abces. 82 83 84 Tesson ou pot de terre en alchimie, dans l'ancien francais. Le terme 'cantsana' correspond a un phytonyme telugu non identifie. Le mot compose 'brammhaodanda' represente le vocable telugu brahmadandi,

Warning! Page nr. 208 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

197 A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne se souvient pas d'avoir vu en Europe et dont la racine est employee fort souvent avec d'autres par les medecins indiens contre les fievres intermittantes <sic>. 85 D. Graines d'une espece de basilic particulier, dont peut-etre on envoya un essay dez l'an passe.8 89 87 86 E. Graines de bagaoundji, qui est une plante qui croit a peu pres a la hauteur d'un pied et demy.88 On use de cette facon de ces graines pour la gal(1)e et autres maladies de cette espece. On en met tremper une demi-poignee le soir dans deux ou trois verres d'eau, on boit cette eau le lendemain matin et l'on broye ces graines avec du soufre, gros comme une demy-noix, et avec un peu plus de castouri-pasoupou ou terra merida musquee. On mele le tout avec determine comme le pavot du Mexique, appele aussi 'chardon benit des Antilles' ou 'figuier infernal' (Argemone mexicana Linn.). Originaire du Nouveau Monde, cette espece, naturalisee partout en Inde, est avec le pavot a opium les deux representants des papaveracees les plus repandus sur le sous-continent indien. Le suc laiteux de ce pavot epineux passe pour etre efficace contre les fievres paludeennes ou intermittentes (NADKARNI I, p.133-136). Pour d'autres proprietes therapeutiques et applications, voir ACHART, p.81; CHOPRA 1956, p.23 et 1958, p.283 sq.; DASTUR, p.25 sq.; DYMOCK I, p.109-112; GIBOIN, p.85 sq.; KIRTIKAR/BASU I, p.129-131; MARIADASSOU 1913, p.20 et 1937, p.41 sq.; WEALTH I, p.116. Cf. SINGH/CHUNEKAR, p.64 (katukadaugdhika), 441, 461 sq. (s(u)vamaksiri). 85 Sur les differentes especes de basilic envoyees par le Pere Coeurdoux, voir infra (p.205-207 et 217). 86 Lire '(un) essai des (l'an passe)'. Sur le prestige des consonnes y et z au XVIII° siecle, voir F. Brunot, Histoire de la langue francaise des origines a nos jours VI2,1, Paris 1966, p.964-966. 87 La plante designee par 'bagaoundji' est indeterminable. 88 Le Pere Coeurdoux ecrit 'demy' et 'demi', un peu plus loin, ce qui reflete peut- etre les hesitations orthographiques a l'epoque de la reforme de 1740. Voir J.-P. Seguin, op.cit. (supra, n.74), p.52-55. Sur l'incertitude orthographique, cf. F. Brunot, op.cit. (supra, n.86), p.928 sq. 89 'Galle' pour 'gale' (maladie contagieuse de la peau), un exemple parmi tant d'autres de consonne double dans l'orthographie du XVIIIe siecle. Notre document presente partout 'galle', sauf une fois 'gale' (f° 119), et contient d'autres cas semblables. Cf. J.-P. Seguin, op.cit. (supra, n.74), p.56. 90 'Castouri-pasoupou' renvoie au phytonyme telugu kasturipasupu, identifie avec Curcuma aromatica Salisb., connu en sanskrit sous le nom de vanaharidra (MEULENBELD, p.610) et appele a Pondichery 'safran sauvage' ou 'turmerique sauvage', d'apres 'wild turmeric' en anglo-indien. Il s'agit d'une zingiberacee avec un rhizome jaune pale,

Warning! Page nr. 209 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

du beurre de lait de vache et on en frotte les malades, ou il est besoin, deux ou trois jours consecutifs. F. Graines de dzouttou," qui est une plante qui s'eleve a la faveur des dont l'odeur rappelle celle du musc, comme en temoigne justement le phytonyme telugu, auquel le Pere Coeurdoux joint l'appellation explicative de 'terra merida musquee'. Generalement utilise en parfumerie, le curcuma aromatique n'est pas moins dote de proprietes medicinales, semblables aux vertus curatives de l'espece voisine Curcuma longa Linn. (haridra), utile dans les maladies de la peau, auxquelles se refere notre inedit. Cf. BAILLON IV, p.164ª: terre-merite, terra merita = C.longa Linn. Outre ses emplois therapeutiques, le curcuma long, appele aussi safran des Indes, connait l'usage d'ingredient du cari/cary (a.-i. 'curry'), qui est l'assaisonnement propre a la cuisine indienne, domine par les zingiberacees. Le Pere Coeurdoux s'y refere plus tard, en 1748, dans ses observations sur le rapport technique de l'ingenieur Paradis (supra, n.11). En effet, il mentionne alors le 'safran batard ou terra merida' (terra merita), dont les Indiens font grand usage dans leurs ragouts (Lettres edifiantes XXVIII, p.320). En l'occurrence, l'equivalence est etablie entre terra-merite et safran batard, connu comme nom populaire du Carthamus tinctorius Linn., dont les fleurs servent a falsifier le vrai safran (Crocus sativus Linn.). Voir a ce sujet Hobson-Jobson, 3 e ed., p.779 sq. ('safflower'); SECRETS, p.101; GLOSSARY, p.776ª. Mais les precieux stigmates orange vif du safran veritable peuvent aussi etre substitues par la poudre de curcuma, nomme, et pour cause, safran des Indes (a.-i. 'turmeric'). En effet, la matiere colorante jaune fournie par son rhizome convient fort bien a ce commerce indelicat, pratique depuis de longs siecles. Cf. J. Andre et J. Filliozat, L'Inde vue de Rome, Paris 1986, p.394351. Aux Antilles, ou le Curcuma longa Linn. fut introduit, son rhizome apprecie recut le nom de terra merita, en raison de l'aspect terreux de la poudre obtenue par le broyage de ce rhizome. L'expression se retrouve par deux fois sous la plume de Pere Coeurdoux: d'abord, en 1738, dans notre document, elle concerne apparemment le curcuma aromatique; en 1748, il s'agit du Curcuma longa Linn. C. domestica Valeton. = Sur le passe charge d'histoire du safran, voir P. Delaveau, Les epices. Histoire, description et usage des differents epices, aromates et condiments. Paris 1987, pp.130-135, 173-179. Cf. du meme auteur, La memoire des mots en medecine, pharmacie et sciences, Paris 1992, p.349. Description et proprietes des curcuma, aromatique et long, ainsi que du safran dans ACHART, p.189 sq.; CHOPRA 1956, p.80 sq., 84 sq.; 1958, p.323-327, 503; DASTUR, p.66, 69 sq.; DESAINT, p.266, 330; DYMOCK III, p.396-398, 407-414, 453-461; GIBOIN, p.287, 291 sq.; KIRTIKAR/BASU IV, p.2419 sq., 2423-2426; KURUP, p.78, 116; MARIADASSOU 1913, p.36 sq., 46, 81; 1937, p.73, 125-128; NADKARNI I, p.389-391, 413-418; SCHAUENBERG/PARIS, p.271; SECRETS, p.333; SINGH/CHUNEKAR, p.100 (kunkuma), 465 sq. (haridra); WEALTH II, p.401-405. Le Pere Coeurdoux mentionne le safran dans son ouvrage inedit: S. Murr, op. cit. I (supra, n.6), p.33 (ms. p.70). 91 Pour 'dzouttou', cf. tel. juttupu/juttupaku, identifiable avec l'asclepiadacee Pergularia extensa N.E.Br. = P. daemia (Forsk.) Chiov, Daemia extensa R.Br., dont le correspondant sanskrit serait vrscikali (SINGH/CHUNEKAR, p.377 sq.; cf. P.V. Sharma, Drav-

Warning! Page nr. 210 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 199 94 hayes, et fort haut, en s'y entortillant comme les poix.92 Les feuilles est epaisses et veloutees sont en coeur et moins grandes que celles des in poix chiches.93 Les gousses rondes croissent deux a deux, de la lonain gueur et grosseur du pouce, aupres du pedicule et se terminent en pointe recourbee. Ces gousses sont armees de distance en distance de longs filamens 4 comme de la barbe blanche. Cette plante est d'un grand usage dans la medecine indienne. Sa racine entre dans (f° 215) la composition des remedes pour la fievre qui vient de froid. Elle sert encore plus utilement pour la toux, en reduisant cette racine en poudre qu'on mele avec quelques autres drogues, dont on fait des pil(1)ules excellentes, en y melant du miel pour lier le tout. Le suc des feuilles est absolument necessaire pour faire l'excellent et infaillible remede au venin, ou pour luy rendre son humidite, lorsqu'il se desseche. La qualite de cette plante est d'etre extremement chaude. 125 95 G. Anoumou," sorte de poix du pais. 96 yaguna-vijnana V, Varanasi 1981, p.270 sq.) W. Ainslie appelle Cynanchum extensum cet arbrisseau volubile aux feuilles cordiformes et pubescentes, que W. Roxburgh decrit sous le nom binaire de Asclepias echinata (DYMOCK II, p.442-444). Son fruit sec et dehiscent n'est pas une gousse, comme l'affirme le Pere Coeurdoux, mais plutot un follicule, car il s'ouvre par une seule fente, et non par deux (precisions chez BOULLARD, p.172 sq., 187). Sur les vertus medicinales dont est credite ce vegetal, voir ACHART, p.210 sq.; CHOPRA 1956, p.188; 1958, p.681 sq.; 1974, p.78; DESAINT, p.266; GIBOIN, p.223; MARIADASSOU 1913, p.124 sq. et 1937, p.180; NADKARNI I, p.430 sq. Pour le genre Asclepias Linn., cf. KIRTIKAR/BASU III, p.1611-1613 et WEALTH I, p.131. 92 Plusiers especes de pois figurent dans les envois de graines du Pere Coeurdoux (voir infra). 93 Pois chiches ou Cicer arietinum Linn., largement cultive en Inde, est un aliment recherche et un fourrage apprecie. Voir ACHART, p.141 sq.; CHOPRA 1956, p.63; DYMOCK I, p.486-488; GIBOIN, p.154; MARIADASSOU 1913, p.22 et 1937, p.330 sq.; NADKARNI I, p.311-313; OM PRAKASH, p.104, 1353, 1375, 2031, 265; SINGH/CHUNEKAR, p.150. Sur l'histoire du pois chiche (canaka), voir P.K. Gode, Studies in Indian cultural history I, Hoshiarpur 1961, p.193-256. 94 L'orthographe systematique du XVIIIe siecle etablit la suppression du t au pluriel des noms et adjectifs en ant et ent. Voir F. Brunot, op.cit. (supra, n.86), p.947 et J.P. Seguin, op.cit. (supra, n.74), p.54. Notre document offre plusieurs exemples de cet usage orthographique. 95 'Anoumou' = tel. anumu (pl. anumulu) serait la legumineuse Dolichos lablab Linn. var. lignosus Prain, dont traite WEALTH III, p.106 sq. Cf. CHOPRA 1956, p.101 et 1974, p.26; DYMOCK I, p.489; KIRTIKAR/BASU I, p.806 sq.; NADKARNI I, p.461; OM PRA-

Warning! Page nr. 211 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

H. Ragi, c'est une petite graine qui fait la nourriture de la plus part des Indiens dans (de) certains pais. Il y en a de plusieurs especes, les unes croissent dans des champs ordinaires, d'autres on[t] besoin d'etre arrosees, comme l'espece qu'on envoye. L'epi de cette plante, qui croit a la hauteur de deux pieds, ou plutot les epis qui sont a l'extremite de la tige se rabattent et se tiennent presqu'horizontalement. On reduit cette graine en farine et on en fait une espece de bouillie fort epaisse pour la manger. I. Vicha-mandou ou remede au venin.98 Cet excellent remede n'est bon que contre la morsure des serpens" et non contre la piquere 100 des scorpions. On egrati[g]ne l'endroit ou l'on a ete mordu (pourvu qu'il n'y ait pas plus de deux ou trois heures), jusqu'a ce que le sang paroisse1 tant soit peu, et on met ensuite en KASH p.1501, 1711, 172, 265, 276; SINGH/CHUNEKAR, p.228 (nispava), 399 (simbi). Sur les legumes, notamment ceux du groupe des pois, feves et haricots, qui interessent certaines semences envoyees par le Pere Coeurdoux, voir GIBOIN, p.153-155; HEUZE, p.162-182; MARIADASSOU 1937, p.328-332 ainsi que R. Laumonnier, Cultures maraicheres, 3 vol., Paris 21962-1964. L'auteur presente les feves, haricots et pois dans le chapitre 2 du dernier volume (p.123-158). 96 Depuis l'edition de 1718, le Dictionnaire de l'Academie avait renonce a la graphie pais, dont l'orthographe est devenu pays. Voir F. Brunot, op.cit. (supra, n.86), p.970. 97 Le phytonyme telugu ragi designe la petite graine Eleusine coracana Gaertn. (supra, n.67). Dans une lettre au Pere Souciet, du 13 septembre 1735, le Pere Coeurdoux ecrit: 'J'ay ete tente de vous envoyer plusieurs especes de petits grains qui ne tiennent ny du bled ny du ris, et qui servent a la nourriture des gens du pais. Ils viendroient bien, ce semble, dans une infinite de serres qu'on laisse en friche en France et auroient leur utilite. Mais ce que vous souhaittez sur tout, ce sont des choses utiles a la medecine et j'attendray vos ordres sur cecy' (fonds Brotier, vol.87, f° 81'). 98 'Vicha-mandou' = tel. visa-mamdu, qui signifie litteralement 'contrepoison', auquel se refere la lettre du 6 septembre 1738 adressee par le Pere Coeurdoux au Pere Souciet; 'J'y joins pour grossir le paquet un peu de l'excellent remede aus serpens. Il n'est pas, je crois, au monde de remede aussy sur et aussy infaillible que celuy-la. Il est incroyable jusqu'ou va le nombre d'hommes et de bestiaux a qui nous conservons la vie ou la sante par ce moyen' (fonds Brotier, vol.87, f° 85). Quelques lignes plus haut, sous la lettre 'F', notre document mentionne aussi 'l'excellent et infaillible remede au venin'. 99 Voir supra, n.94. 100 Ancienne orthographe du mot 'piqure', avant que l'accent circonflexe ne prenne la place de la voyelle e retranchee. Voir F. Brunot, op.cit. (supra, n.86), p.967. On substituera la diphtongue ai a la graphie traditionnelle oi. Voir F. Brunot, op.cit. (supra, n.86), p.961. 101

Warning! Page nr. 212 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 201 frottant de la drogue, gros comme la tete d'une petite epingle. On en fait avaler un peu plus. Le mieux seroit d'ecorcher un peu aussy le front a la naissance de la tete et mettre en frottant ut supra. Si le venin est de plusieurs heures, d'un jour, etc., il suffit d'en faire avaler gros comme un grain de poivre et meme moins. Pour les bestiaux il suffit de leur en mettre un peu plus en frottant sur la langue. Cette drogue a beaucoup d'autres utilitez, 102 mais moins marquees (f° 215"). Memoire 1° Dans le paquet marque A, pepins du fruit appele ate. L'arbre qui le porte s'appelle atier. 103 Il est difficile de decrire la figure de ce fruit. 2º Dans le paquet B, trois gousses de coton avec les graines, telles qu'elles sont sur l'arbrisseau. Il y en a de plusieurs especes differentes en bonte. On n'a mis icy que de la meilleure. 104 De plus, dans le meme paquet, il y a quelle <sic> fruits noirs secs de l'arbre pretieux appele en francois 105 sandal, 106 et dans le pais 107 sandanam 108 102 Le z est la marque du pluriel des mots termines par e. Voir F. Brunot, op.cit. (supra, n.86), p.965 sq. 103 Sur le fruit 'ate' et l'arbre 'atier', voir tam. atta (Annona squamosa Linn.), appele en francais attier/pomme cannelle, pour son fruit (atte) gros comme une pomme, dont le parfum evoque la cannelle. Sur l'usage medicinal de cet arbuste, originaire d'Amerique tropicale et naturalise en Asie, voir ACHART, p.77; BIGOT, p.29; CHOPRA 1956, p.20; 1958, p.567, 577; 1974, p.6; DASTUR, p.22; DYMOCK I, p.44-46; GIBOIN, p.74; GUPTA/MARLANGE, p.18 sq.; KIRTIKAR/BASU I, p.66-68; MARIADASSOU 1913, p.15 et 1937, p.25 sq.; MEULENBELD (DAS), p.459; NADKARNI I, p.116 sq.; WEALTH I, p.80 sq. 104 Le cotonnier est du genre Gossypium Linn., represente par peu d'especes, dont une classification plus satisfaisante est le fruit de travaux recents. Quatre sortes de cotonnier sont cultivees, dont le Gossypium arboreum Linn. est la plus repandue en Inde. Sur le genre et ses especes, voir ACHART, p.243 sq.; CHOPRA 1956, p.127; 1958, p.509, 568, etc.; 1974, p.33; DYMOCK I, p.224-226; GIBOIN, p.107; KIRTIKAR/BASU I, p.343-349; KURUP, p.110; MARIADASSOU 1913, p.135 sq. et 1937, p.84 sq.; MEULENBELD, p.542 (karpasi), 599 (vanakarpasi); NADKARNI I, p.586-591; SINGH/CHUNEKAR, p.92 (karpasa), 92 sq. (karpasi); WEALTH IV, p.170-251. 105 106 Voir supra, n.101: oi > ai. 'Sandal', synonyme ancien de santal.

Warning! Page nr. 213 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

et plus communement srigandham. 109 Les noyaux de ces petits fruits assez bons au gout sont la semence de l'arbre. 3º Dans le paquet C, graines de gilacara.110 Cette graine reduite en 107 108 Voir supra, n.96. 'Sandanam': tel. camdanamu et tam. cantanam designent l'arbre du genre Santalum Linn. represente en Inde par le Santalum album Linn., commun au Dekkan. Indigene ou d'origine exotique (Timor) dans le sous-continent indien, le santal blanc est apprecie pour son bois dur odorant et son huile essentielle, qui trouvent des emplois multiples, d'ordre utilitaire, pharmaceutique et rituel. Bien que ce vegetal soit atteste dans les documents indiens depuis l'antiquite, il est cependant vraisemblable que certaines references au santal dans les textes sanskrits ou palis concernent en fait d'autres especes d'arbres, a savoir le santal rouge ou sap(p)an (supra, n.69). Voir ACHART, p.383 sq.; CHOPRA 1956, p.221; 1958, p.18, 52, etc.; 1974, p.89; DAS, p.226 (sita); DASTUR, p.141 sq.; DYMOCK III, p.232-246; GIBOIN, p.64 sq.; GUPTA/MARLANGE, p.82 sq.; KIRTIKAR/BASU III, p.2186-2188; MARIADASSOU 1913, p.163 et 1937, p.228 sq.; MEULENBELD, p.552 (candana), NADKARNI I, p.1098-1102; SINGH/CHUNEKAR, p.152 sq.; WEALTH IX, p.208-224. Dans ses Colloquios dos simples (1563), le medecin portugais Garcia da Orta mentionne le santal parmi les drogues indiennes les plus usitees (P. Delaveau, Histoire et renouveau des plantes medicinales, Paris 1982, p.232). Les petits noyaux de santal expedies a Paris, pour le Pere Souciet, font partie surement du premier envoi de semences effectue par le Pere Coeurdoux a l'automne de 1733, sa premiere annee de mission au Carnate. En effet, dans une lettre du 2 novembre 1733, adressee a son correspondant parisien, notre missionnaire ecrit au sujet du santal: 'Les naturalistes de tous les pays se sont accordez a vanter cet arbre et les Indiens, qui apres l'avoir reduit en une espece de pate, s'en frottent le front et le corps par ornement, disent <sic> que le sandal est au corps comme la vertu est a l'ame, suivant l'expression d'un de leurs poetes. Cet ornement paroitroit bisare <sic> en France et on le traitteroit de ridicule, les Indiens n'en diroient pas moins des perruques poudrees des hommes en France et des visages fardez des femmes' (fonds Brotier, vol.87, f° 76). Cf. l'ouvrage inedit du Pere Coeurdoux dans la version publiee par S. Murr, op.cit. I (supra, n.6), p.85 sq. (ms. p.195 sq.). 109 Tel. srigandhamu correspond a 'srigandham'. 110 'Gilacara' represente tel. jilakarra (Cuminum cyminum Linn.), dont les graines appartiennent au meme envoi que les noyaux des santal, car le Pere Coeurdoux s'y refere dans la meme lettre du 2 novembre 1733: 'Pour ce qui est des graines de gilacara, j'ay appris depuis le paquet fait et cousu que ce n'etait autre chose que du cumin. Je n'ay pas cru devoir defaire le paquet pour retirer ces graines, et peut-etre meme que le cumin indien sera different du cumin europeen' (fonds Brotier, vol.87, f° 76-). Natif d'Asie occidentale, le cumin est cultive en Inde, tout comme en Europe meridionale et centrale. Utilisee pour relever le gout des aliments, cette epice tres ancienne, l'une des quatre grandes 'semences chaudes', est appreciee aussi en pharmacie pour son fruit, appele graine et qui est stimulant, stomachique et carminatif; ses indications sont

Warning! Page nr. 214 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 203 poudre, melee avec du sucre brut et du tamarin,111 qui sert icy de vinaigre, est fort bonne pour la bile. Cette graine medicinale est peut-etre connue en Europe. 4° Dans le paquet D, 1. les petites graines noires sont celles du legume appele icy coicoura, 112 qu'on pourrait appeler epinars d'Inde, non contre la diarrhee et la mauvaise digestion. Voir ACHART, p.188; CHOPRA 1956, p.84; 1958, passim; 1974, p.21; DAS, p.213, 219, 317; DESAINT, p.265 sq.; DYMOCK II, p.113- 116; GIBOIN, p.191; KIRTIKAR/BASU II, p.1227 sq.; KURUP, p.91; MARIADASSOU 1913, p.190 et 1937, p.371-373; MEULENBELD, p.524 (ajaji), 556 sq. (jiraka), 563 (dipya(ka)); NADKARNI I, p.408-410; OM PRAKASH, p.696, 92, 113, 279; SHARMA, p.156; SINGH/CHUNEKAR, p.9 (ajaji), 169 (jiraka); WEALTH II, p.396-398. Le succedane du cumin est une autre ombellifere aromatique, connue sous les noms de carvi (Carum carvi Linn.), de cumin des pres, etc., qui, pour l'usage interne, est preferable au vrai cumin, en raison de son odeur plus agreable et moins forte. Voir DICTIONNAIRE BOTANIQUE, p.51, 93; SCHAUENBERG/PARIS, p.266 sq.; SECRETS, p.102, 317. Cf. P. Delaveau, op.cit. 1987 (supra, n.90), p.245 sq. 111 En Inde, on rencontre souvent le tamarinier comme arbre d'alignement. Le fruit de Tamarindus indica Linn. presente une pulpe (tamarin), riche en glucides et en acides organiques. Outre son usage journalier dans la cuisine indienne, en particulier comme condiment, ce fruit trouve un emploi d'ordre therapeutique, pour ses qualites laxatives et choleretiques. Voir ACHART, p.411-413; CHOPRA 1956, p.239; 1958, p.526, 686 sq.; 1974, p.95; DAS, p.93, 342; DASTUR, p.151 sq.; DESAINT, p.337 sq.; DYMOCK I, p.532-536; GIBOIN, p.165-167; GUPTA/MARLANGE, p.41 sq.; KIRTIKAR/BASU II, p.887-890; KURUP, p.51; MARIADASSOU 1913, p.151 et 1937, p.336-338; MEULENBELD, p.525 sq. (amlika), 554 (cukrika = cukra), 579 sq. (phalamla), 601 (vrksamla); MEULENBELD (DAS), p.437 (cincini), 440 (tintidi(ka)); NADKARNI I, p.1191-1193; OM PRAKASH, p.1491, 266; SECRETS, p.359; SHARMA, p.13 sq.; SINGH/CHUNEKAR, p.21 (amlika), 159 sq. (cukrika), 182 (tintidika); WEALTH X, p.114-122. 112 Sur 'coicoura', cf. tel. gomgura, qui designe une sorte d'epinard, d'apres M. Gerard Colas (lettre du 16 juin 1992). Le nom vernaculaire correspond a la malvacee textile Hibiscus cannabinus Linn., dont les jeunes feuilles, legerement acides, sont potageres et consommees en guise d'oseille, selon ACHART, p.256 sq. Cf. CHOPRA 1956, p.133; DASTUR, p.97; DYMOCK I, p.213; GIBOIN, p.111; KIRTIKAR/BASU I, p.327; MARIADASSOU 1937, p.347 sq. ('ketmie a chanvre'); MEULENBELD, p.579 sq. (phalamla); NADKARNI I, p.628; SINGH/CHUNEKAR, p.18 sq. (ambastha/ambasthaki); WEALTH V, p.77-84. Certains se referent a un epinard des Indes (MARIADASSOU 1937, p.341), a identifier avec Amaranthus blitum Linn. var. oleracea Duthie (CHOPRA 1956, p.14). Voir aussi KIRTIKAR/BASU III, p.2062 sq.; WEALTH I, p.66. Plus important est l'espece Spinacia oleracea Linn., cultivee en Inde et introduite d'Asie en Europe par les Arabes au moyen age. Appreciee pour sa valeur alimentaire, cette herbe potagere est recommandee dans le regime des malades et dans l'alimentation des enfants. Elle est bien ancree dans la tradition culinaire indienne, comme le montre F. Bhattacharya, 'Les mets et la cuisine dans le Candi Mangala', M.-C. Porcher

Warning! Page nr. 215 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

a cause de la figure de la feuille, mais parce que le gout paroit approcher de celuy des epinars d'Europe; 113 2. les autres graines sont celles d'un autre legume nomme icy menti.114 C'est un[e] espece de petits haricots. On pourrait les appel(1)er haricots d'Inde.115 (ed.), op.cit. (supra, n.17), p.162 sq. Sur les proprietes dietetiques et les vertus medicinales de l'epinard, voir CHOPRA 1956, p.232 sq.; 1958, p.593; 1974, p.93; DYMOCK III, p.146-148; GIBOIN, p.66; KIRTIKAR/BASU III, p.2078 sq.; MARIADASSOU 1937, p.341; NADKARNI I, p.1164-1166; SCHAUENBERG/PARIS, p.67; SECRETS, p.318; SINGH/CHUNEKAR, p.246 (palanki/palankya); OM PRAKASH, p.1501, 164, 220, 276; WEALTH X, p.12- 15. 113 Sur les varietes d'epinard en Europe, voir R. Laumonnier, op.cit. (supra, n.95) II, p.130-132. 114 Tel. memti, qui represente 'menti', designe le fenugrec ou Trigonella f(o)enum graecum Linn.; plus precisement memtikura est le nom de la plante, alors que les graines sont appelees memtulu. Connue comme ingredient culinaire, cette papilionacee aromatique a l'odeur agressive est aussi employee en medecine depuis l'antiquite: les semences sont administrees en usage externe, en cataplasmes resolutifs, et par voie orale, contre les affections gastro-intestinales. Voir CHOPRA 1956, p.248 sq.; 1958, p.528 sq., 572, 582; 1974, p.98; DAS, p.219 (methika), 322; DASTUR, p.160 sq.; DESAINT, p.279 sq.; DYMOCK I, p.401-404; GIBOIN, p.161; KIRTIKAR/BASU I, p.700 sq.; MARIADASSOU 1913, p.224 sq. et 1937, p.291 sq.; NADKARNI I, p.1240-1243; OM PRAKASH, p.275; SCHAUENBERG/PARIS, p.68; SECRETS, p.136; SHARMA, p.92 sq.; SINGH/CHUNEKAR, p.101 (methi); WEALTH X, p.299-306. Sur l'histoire du fenugrec, voir P.K. Gode, op.cit. (supra, n.93), p.384-392. 115 Les haricots font partie des legumineuses, dont la nomenclature botanique est marquee de confusion, en particulier pour les legumineuses a graines, representees essentiellement par les haricots, dont les varietes sont tres nombreuses. Voir la classification de R. Laumonnier, op. cit. (supra, n.95) III, p.127-134. D'apres certains savants, les Anciens ne faisaient pas de distinction entre les pois, les haricots, les pois chiches et les lentilles (ibid., p.153). D'autre part, a notre epoque, etablir le nom exact s'avere difficile pour les plantes et semences utiles, en raison de leur grand nombre et des travaux d'amelioration entrepris en ce domaine, comme le releve P. Delaveau, op.cit. 1992 (supra, n.90), p.136. Les recherches recentes sur les trois genres de plantes legumineuses Dolichos Linn., Phaseolus Linn. et Vigna Savi ont conduit a une revision de leurs especes, dont certaines, qui etaient avant dans les deux premiers genres, sont maintenant rattachees au troisieme. Ainsi on retrouvera decrits au genre Vigna Savi (WEALTH X, p.470-510) les anciens Phaseolus mungo Linn. (h. urad/mas ou mas, 'black gram') et P. aureus Roxb. (h. mug, 'green gram') (WEALTH VIII, p.3-13). Ces deux especes, qui dominent dans les cultures vivrieres de l'Inde, presentent cependant une nomenclature botanique facheusement entachee de confusion, dont traite WEALTH X, p.476-484 et 484-495: Vigna mungo (Linn.) Hepper P. radiatus Roxb., non Linn.; P. mungo Linn., non Roxb. et auct. et V. radiata (Linn.) Wilczek = P. radiatus Linn., non Roxb. et auct.; =

Warning! Page nr. 216 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 205 5º Dans le paquet B, il y a quelques petites graines rouges de raves ou r[a]iforts tres piquants, 116 et qui sont blancs, qui se mangent crus et en ragout. Je doute que ceux d'Europe soient tout a fait de la meme espece. De plus, dans le meme paquet, il y a trois graines jaunatres d'un[e] espece de haricots gros et courts, qui s'appellent icy cacracaia.117 6° Dans le paquet E, graines de basilic a grandes feuilles, un peu frisees. C'est une plante superstitieuse, qu'on fait femme de Vichnou, que l'on plante en son honneur devant les temples, etc. Les autres especes de basilic n'ont pas le meme privilege. Cette plante s'appelle icy sri-toulachi 118 (f° 216). P. aureus Roxb.; P. mungo auct., non Linn. Sur ces especes, voir aussi ACHART, p.344- 346; CHOPRA 1956, p.190; DAS, p.134, 156, 306; DYMOCK I, p.488; GIBOIN, p.153-155; KIRTIKAR/BASU I, p.793-802; KURUP, p.144; MARIADASSOU 1913, p.131 sq., 138 et 1937, p.327-332; MEULENBELD, p.589 (masa), 590 (mudga); MEULENBELD (DAS), p.463 sq. (masaparni); NADKARNI I, p.937-943; OM PRAKASH, passim; SINGH/CHUNEKAR, p.308 (masa), 310 (mudga). 116 La synonymie des termes rave et raifort est confirmee par certains botanistes (BAILLON III, p.692 b), mais contestee par d'autres auteurs (DICTIONNAIRE BOTANIQUE, p.468 sq., 472 sq.), et a juste titre. En effet, il s'agit de deux cruciferes alimentaires differentes, a savoir Brassica rapa Linn. (rave, navet) et Cochlearia armoracia Linn., qui font partie, avec le radis (rose et noir), de la categorie des plantes a racines comestibles, que Pline l'Ancien n'a pas toujours su distinguer, selon P. Delaveau, op.cit. 1987 (supra, n.90), p.195 sq. Le genre Cochlearia Linn. comprend environ 40 especes, dont 3 sont representees en Inde. Credite de vertus digestives et antiscorbutiques, le raifort, natif d'Europe orientale, est repute pour sa racine, laquelle, rapee, sert de condiment brutal, appele 'moutarde des Allemands'. Voir ACHART, p.374; CHOPRA 1956, p.72 et 1974, p.19; DESAINT, p.292; GIBOIN, p.88; KIRTIKAR/BASU I, p.177; MARIADASSOU 1913, p.95 sq. et 1937, p.142; SCHAUENBERG/PARIS, p.85; WEALTH II, p.260. ACHART et MARIADASSOU utilisent l'appellation 'raifort rave cultive', qui devient 'raifort, rave cultivee' chez GIBOIN (Raphanus sativus Linn.). 117 Sur 'cacracaia', cf. tam. kakkarikay, compose dont le second terme (kay) signifie legume, alors que kakkari designe le melon comestible: Cucumis melo Linn. var. utilissimus Duthie et Fuller, auquel se referent CHOPRA 1956, p.83; GIBOIN, p.199; KIRTIKAR/BASU II, p.1143; MEULENBELD, p.530 (ervaru (ka)); MEULENBELD (DAS), p.437 (cirbhata); SINGH/CHUNEKAR, p.57 sq. (ervaruka); WEALTH II, p.391. 118 Tel. sritulasi, pour 'sri-toulachi', designe le basilic sacre ou Ocimum sanctum Linn. Chere a Visnu, cette divine herbe est adoree comme epouse de ce dieu sous le nom de Sri, qu'on retrouve dans le phytonyme telugu du Pere Coeurdoux. Associe a l'entourage vegetal de temples, le basilic sacre, d'apres les croyances indiennes, ecarte les mauvaises influences, chasse les demons (il pousse dans les jardins autour de mai-

Warning! Page nr. 217 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

7° Dans le paquet F, graines de basilic commun a grandes feuilles, peut-etre inconnu en Europe. Il se nomme icy toulachi119 (f° 216). Memoire A. Graines de cammagaggera ou grand basilic, 120 qui croit a la sons), enleve les peches et assure le salut a ceux qui le cultive avec devotion. Voir a ce sujet S.S. Gupta (ed.), Tree symbol worship in India, Calcutta 1965, p.XXV, 36, 38, 55, 93 sq., 154; S.M. Gupta, Plant myths and traditions in India, Leiden 1971, p.74-82. Cf. J. Fergusson, Tree and serpent worship, London 21983, p.77; B.G.L. Swamy, 'Sources for a history of plant sciences in India (IV): "Temple-plants" (sthala-vrksas). A reconnaissance', Transactions of the Archaeological Society of South India 1965-68, Madras 1978, p.25, 45, 61. D'apres l'abbe J.A. Dubois, op.cit. II (supra, p.175), p.448-450, les nombreuses vertus medicinales attribuees au vegetal (sri)tulasi ont pu conduire a sa sacralisation par les Indiens. Dans son ouvrage inedit de 1777, le Pere Coeurdoux se refere au basilic sacre comme 'herbe digestive': S. Murr, op.cit. I (supra, n.6), p.60. On y trouve d'autres references aux plantes: betel (p.121, etc.), darbha (p.32, etc.), manguier (p.32, etc.), nimba (p.84), arka/ravi (p.33 sq.), safran (p.33, etc.). Le vocable 'toulachi' correspond a tel. tulasi, plus exactement bhutulasi, qui est le basilic commun ou Ocimum basilicum Linn. Le genre de plantes aromatiques, dont it fait partie, est represente en Inde par neuf especes avec des varietes, qui presentent une nomenclature compliquee, voire confuse, que note WEALTH VII, p.79-89. Cf. ACHART, p.320-322; CHOPRA 1956, p.178 sq. et 1974, p.74 sq.; DAS, p.71, 122, 163, 212, 323; DESAINT, p.237 sq.; DYMOCK III, p.83-89; GIBOIN, p.247 sq.; KIRTIKAR/BASU III, p.1959- 1968; MARIADASSOU 1913, p.201 sq. et 1937, p.265-268; MEULENBELD, p.544, 560 (tulasi), 608 sq. (sumukha, surasa), etc.; NADKARNI I, p.861-867; SHARMA, p.150, 153 sq.; SINGH/CHUNEKAR, p.87, 164, 266, 275, 345. Sur la terminologie sanskrite de cette plante, voir P.V. Sharma, 'On the word tulasi', Annals of the Bhandarkar Oriental Research Institute 54.1974, 232 sq.: surasa > surasi > sulasi > chulasi > tulasi (!). Pour l'herbe royale Ocimum basilicum Linn., on decrit un 'basilic grand vert a feuilles larges' et un 'basilic fin vert a petites feuilles', comme le montre P. Delaveau, op.cit. 1987 (supra, n.90), p.222-224. Dotee de proprietes therapeutiques, en particulier antispasmodique et stomachique, cette plante aromatique est appreciee surtout pour son usage culinaire comme condiment (SCHAUENBERG/PARIS, p.287), d'ou son nom d'herbe aux sauces. D'autres auteurs comparent le basilic commun a feuilles longues de 2 a 5 cm au petit Ocimum minimum Linn., espece tres voisine avec de petites feuilles de 1 a 2 cm (SECRETS, p.309 sq.). Le mot 'cammagaggera' represente le tel. kammagaggera, que Brown explique par 'a plant like sweet thyme'. Cette explication ne confirme pas la description du 'grand basilic' donnee par le document du Pere Coeurdoux, bien que les deux vegetaux soient des aromates labies, dont l'essence contient du thymol, une substance antiseptique, antispasmodique et vermifuge (SECRETS, p.289). La hauteur du kammagaggera et ses fleurs

Warning! Page nr. 218 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

207 A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne hauteur d'environ deux pieds et vit plusieurs annees; fleurs un peu violettes. Le suc des feuilles exprime, chauffe et verse dans l'oreille en soulage et guerit les douleurs. Le meme suc et les feuilles sont tres bons pour les clous, etc. La graine meme est utile pour les maux veneriens, mais je ne diray pas la maniere d'en user. 121 B. Graines de gacagaca ou pavot. Les maures s'en servent pour faire une espece d'opium, dont l'exces ennyvre <sic> et abrutit. On se sert aussy des memes graines broyees pour les mets, par exemple le ris 122 au lait. Cela a fait croire que c'etait une espece differente qui doit etre connue en France. C. Olouva ou lentilles des Indes. 123 1° C'est l'avoine des chevaux, dont violettes rappellent plutot le basilic, dont les proprietes therapeutiques correspondent justement aux indications de l'inedit jesuite: le suc de feuilles pour gouttes auriculaires en cas d'otites et d'otorrhees, ainsi que la maceration de graines pour le traitement de la blennorragie. Enfin, dans la phytonymie telugu, gaggera designe Ocimum sanctum Linn. (WEALTH VII, p.87-89). Sur le thym, voir CHOPRA 1956, p.244 et 1974, p.96 sq.; DYMOCK III, p.109-114; KIRTIKAR/BASU III, p.1987-1989; NADKARNI I, p.1219-1220; WEALTH X, p.235-237. Cf. P. Delaveau, op.cit. 1987 (supra, n.90), p.228-230. Les donnees disponibles ne permettent cependant pas d'etablir l'identite botanique exacte du 'grand basilic' que decrit le Pere Coeurdoux. 20121 Le mot 'gacagaca' rappelle tel. gasagasalu ou bien tam. kacakaca, signifiant pavot (Papaver somniferum Linn.), destine a la production de l'opium (latex seche a l'air). Mais le pavot somnifere est cultive aussi pour ses graines oleagineuses, qui fournissent une huile comestible, semblable a celle de tournesol. Pratiquement exemptes de substances toxiques, les graines de pavot a opium sont egalement bonnes pour l'alimentation, aussi bien en Inde qu'en Europe centrale. Notre document en est une preuve. Voir ACHART, p.337; CHOPRA 1956, p.185 sq. et 1974, p.76 sq.; DESAINT, p.316 sq.; DYMOCK I, p.73-108; GIBOIN, p.86 sq.; KURUP, p.3 (ahiphena); MARIADASSOU 1913, p.36 et 1937, p.400 sq.; KIRTIKAR/BASU I, p.126 sq.; NADKARNI I, p.901-922; SCHAUENBERG/PARIS, p.46 sq.; SECRETS, p.327; WEALTH VII, p.233-248. Sur le pavot, plante chargee d'histoire, voir P. Delaveau, op.cit. (supra, n.108), p.105-114. 122 Pour l'ancien 'ris', qui vient d'it. riso, on a retabli le z final (riz), d'apres lat. oryza (Tresor de la langue francaise XIV, Paris 1990, p.1183 b). 123 L'appellation 'olouva' pour les 'lentilles des Indes' correspond au phytonyme telugu ulava, qui designe Dolichos biflorus Linn. Cette legumineuse fait partie de l'alimentation des classes pauvres et sert aussi de fourrage, specialement pour les chevaux ('horse-gram'), dans l'Inde du Sud, alors que les pois chiches sont, de ce point de vue, caracteristiques du Nord. Voir CHOPRA 1956, p.100 et 1974, p.26; DAS, p.306; DYMOCK I, p.489; GIBOIN, p.154; KIRTIKAR/BASU I, p.805 sq.; WEALTH III, p.101-104. Cf. HEUZE, p.169 et R. Laumonnier, op.cit. (supra, n.95), p.102-104; MEULENBELD, p.544 sq. (kulattha); NADKARNI I, p.458 sq.; OM PRAKASH, p.11, 37, etc.; SINGH/CHUNEKAR, p.109 (kulattha).

Warning! Page nr. 219 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

ils sont tres friands. On les fait cuire longtemps, on en verse le bouillon et on les laisse refroidir avant de les donner. 2° Les hommes aussy en mangent. 3° Pour les contusions et douleurs des membres, le meme olouva cuit et bien chaud, enveloppe dans un linge, s'applique sur la partie malade. Il faut reiterer le remede pendant quelques jours, le soir et le matin. D'autres se contentent de bassiner la partie malade avec le meme olouva bien chaud. D. Graines d'amidam 124 de jardin de la grande espece, grandes feuilles, bois tendre et moel[1]eux, ecorce verte, l'arbre croit a la hauteur de 12 a 15 pieds. C'est le palma-christi. 125 E. Autre espece d'amidam de jardin de grande espece. Il croit moins haut que le premier, feuilles plus petites, ecorce grise, bois plus dur. Ces deux especes vivent plusieurs annees. On appelle celle-cy sita amidam pour marquer sa qualite froide, suivant l'idee du pais. 126 124 Contrairement a ce que laisse entendre le memoire jesuite, 'amidam' signifie huile de ricin, en telugu amudamu, alors que le vegetal porte le nom de amudapucettu, pour les botanistes Ricinus communis Linn. Differencie en plusieurs varietes et formes, certains y voient des especes et sous-especes differentes, auxquelles se refere le Pere Coeurdoux. Cette euphorbiacee renferme dans ses graines une huile dotee de vertus medicinales, en particulier la propriete laxative, dont fait etat l'Ayurveda. Outre ses emplois therapeutiques, l'huile de ricin trouve de multiples usages industriels. Voir ACHART, p.376-378; CHOPRA 1956, p.214 et 1974, p.87 sq.; DAS, p.104, 342; DASTUR, p.138 sq.; DESAINT, p.327 sq.; DYMOCK III, p.301-311; GIBOIN, p.121 sq.; KIRTIKAR/BASU III, p.2274- 2277; KURUP, p.68 sq.; MARIADASSOU 1913, p.177 et 1937, p.353-356; MEULENBELD, p.553 (citraka); MEULENBELD (DAS), p.431; Mooss, p.114-117; NADKARNI I, p.1065- 1070; OM PRAKASH, p.714, 265; SECRETS, p.332; SHARMA, p.120, 140, 155; SINGH/CHUNEKAR, p.57 (eranda), 232 (pancangula); WEALTH IX, p.26-47. On doit noter que deux lettres du Pere Coeurdoux au Pere Souciet font reference aux graines qui produisent les 'huiles du pais' (13.9.1735) et a 'une ou deux sortes de graines de palma Ch[rist]i que l'on n'a pas en France' (6.9.1738) (fonds Brotier, vol.87, f° 81, 84"). 125 Le ricin a recu le nom vernaculaire de 'palma-christi' en raison de la forme de sa feuille composee palmee, dont les folioles se reunissent au sommet du petiole, comme les doigts de la main sont tous lies a la paume (lat. palma). Voir BOULLARD, p.268. Cf. BOSSARD/CUISANCE, p.57 sq. L'etymologie du phytonyme sanskrit pancangula, syn. de eranda 'ricin', reflete la meme comparaison inspiree de la morphologie vegetale. 126 L'expression 'sita amidam' interesse les conceptions de la pharmacologie ayurvedique, et plus specialement la notion de virya, definie comme la puissance ('potency') attribuee generalement a un groupe de huit proprietes des substances medicamenteuses, lequel est dispose en quatre couples de contraires: chaud (usna) et froid (sita), lourd (guru) et leger (laghu), onctueux (snigdha) et sec ou apre (ruksa), tendre (mrdu) et vif

Warning! Page nr. 220 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

209 A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne F. Autre espece d'amidam des champs. L'arbrisseau croit a la hauteur d'environ six pieds, ne vit gueres qu'un an. L'huile en est meilleure que les autres pour la lampe. Il y a encore une espece d'amidam de jardin, que je n'ay pu recouvrer, quoy qu'il y en ait dans le canton, peu differente de la premiere D, et une autre espece dont les gousses sont rouges. Il n'y en a point dans ce canton, les graines en sont, dit-on, fort grosses (f° 217'). Maniere de tirer l'huile d'amidam. Sur un tet de pot faites griller les graines legerement a un feu clair. Pilez-les et reduisez-les en bouillie. Cependant faites bouillir de l'eau, cinq parties sur une d'amidam, jettez les amidam dans cette eau et l'y laissez bouillir environ trois quarts d'heure. On tire ensuite l'huile qui surnage par inclination, on verse de l'eau froide pour suppleer a celle qui s'est evaporee, pour tirer le reste de l'huile. Quatre mesures de graines en donne une d'huile. Vertus de cette huile: 1° elle sert pour la lampe; 2° quelques personnes en boivent pretendant que cela donne de la force; 3° elle desseche les ecorchures, petites pustules, enflures, etc.; 4° elle preserve les enfans et du rhume et surtout de ces gal(1)es, qui leur sont si communes en France et rares icy, parce qu'on leur en frotte tous les jours la tete jusqu'a l'age d'un an; 5° on en fait prendre une tres petite quantite ou quelques gout[t]es aux enfans qui viennent de naitre, quand la mere se trouve sans lait; 6° cette huile entre utilement dans la composition de plusieurs remedes. Celle de sita amiandam passe pour la meilleure dans la medecine. G. Graines de noulou. 127 On en tire l'huile vierge, en le pilant simple- (tiksna). Certains classiques de l'Ayurveda restreignent le virya a la premiere paire. Voir G.J. Meulenbeld, 'Reflections on the basic concepts of Indian pharmacology', G.J. Meulenbeld et D. Wujastyk (eds.), Studies on Indian medical history, Groningen 1987, p.11 sq. Cf. P.V. Sharma, Introduction to dravyaguna, Varanasi 1976, p.47-52. = 127 Tel. nuvvulu (pluriel de nuvvu), que rappelle 'noulou', designe proprement les graines de sesame, represente en Inde par plusieurs especes, dont Sesamum indicum Linn. S. orientale Linn., qui est une des cultures les plus anciennes dans le souscontinent. Appreciee pour ses utilisations alimentaires et economiques, l'huile de sesame n'est pas moins dotee de vertus medicinales en usage interne et externe (pour frictions, en cosmetique, etc.). Voir ACHART, p.388-390; CHOPRA 1956, p.225 sq.; DAS, p.143; DESAINT, p.334; DYMOCK III, p.26-33; GIBOIN, p.236 sq.; KIRTIKAR/BASU III, p.1858-1861; KURUP, p.218; MARIADASSOU 1913, p.52 sq. et 1937, p.357; MEULENBELD, p.558; Mooss, p.121-123; NADKARNI I, p.1126-1129; OM PRAKASH, p.4, 10, 20, etc.; SHARMA,

Warning! Page nr. 221 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

ment et avec les moulins, apres les preparations ordinaires. Cette huile est bonne a manger, pour la friture, pour la tete et le corps, afin d'en retirer la crasse (on dit generalement icy que de s'en frotter la tete, cela eclaircit la vue), pour la lampe, pour les foulures, contusions, etc. venu[e]s des chutes, etc. surtout si on la mele avec du jus de citron, 128 et qu'on en frotte la partie malade, pour les maladies de la peau. On dit icy que la qualite de cette huile est d'etre fort chaude. Elle entre dans la composition de plusieurs remedes. Pour que l'huile soit meilleure, on retire la peau de la graine en la faisant tremper dans l'eau. On mange aussy cette graine en faisant des gateaux, etc., mais cette nourriture n'est pas sans danger. H. Graines de nandzou.129 On les avale sans autre preparation pour la fievre (surtout les fievres intermittentes). Elles aident a la digestion. C'est pour cela, qu'on les employe dans les remedes pour les chevaux qui ont des douleurs de ventre. On en donne aux femmes incommodees de leurs couches en certaines occasions, que j'ignore. p.137 sq.; SINGH/CHUNEKAR, p.183; WEALTH IX, p.278-293. 128 Le citron, dont les Indiens font grand usage therapeutique, est un fruit medicinal par exellence depuis les temps anciens. Riche en proprietes, il est apprecie comme antiscorbutique, desinfectant, febrifuge, tonique general de l'organisme et de l'appareil digestif, antivenimeux. Certains auteurs distinguent le citronnier du limonier (DICTIONNAIRE BOTANIQUE, p.71 sq., 269 sq.), alors que d'autres les identifient avec Citrus limonum Risso, dont le proche parent est le cedratier ou citronnier de Medie, a savoir C. medica Linn. (BAILLON II, p.81 b-82ª; BONNIER/DROUIN II, p.105-107; SECRETS, p.315). Il est cependant a noter qu'a Pondichery, ou vecut le Pere Coeurdoux, on appelle citron le fruit du limonier (C. limonum Risso) et limon est le fruit du citronnier ou C. medica Linn., qui represente pour d'autres le cedratier porteur de cedrats (MARIADASSOU 1913, p.53 sq. et 1937, p.86-88). D'ailleurs, pour le genre Citrus Linn., on rencontre de grandes difficultes dans la classification des especes en raison de ressemblances, auxquelles s'ajoute la tendance a la hybridation (KIRTIKAR/BASU I, p.483-496; WEALTH II, p.188-209). Voir aussi ACHART, p.146-148; CHOPRA 1956, p.67-69 et 1974, p.16-18; DAS, p.102, 122, 235, 304; DESAINT, p.255 sq.; DYMOCK ;, p.268-277; GIBOIN, p.134; GUPTA/MARLANGE, p.29; KURUP, p.152; MEULENBELD, p.567 sq. (nimbu(ka)), 582 sq. (bijapura(ka)); NADKARNI I, p.338-349; SHARMA, p.34 (jambira), 49 sq. (matulunga bijapura); SINGH/CHUNEKAR, p.164 (jambira), 276 (bijapuraka). Les agrumes en perspective historique par P. Delaveau, op.cit. 1992 (supra, n.90), p.154 sq. " = 129 Le phytonyme 'nandzou' reste indetermine. La semantique interdit tout rapprochement entre ce terme et tel. namju 'poison, beriberi, empoisonnement du sang (Brown).

Warning! Page nr. 222 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 211 130 (f° 217). I. Espece de petits haricots bons a manger nommes J. Espece d'ozeille a feuille courte, differente, ce semble, des especes qui sont en Europe. 131 K. Oddi ou espece de petits poix. 132 On en fait des gateaux, etc. Etant reduit en farine, melee avec du sucre candi et reduit en bouillie, sans aucune conction <sic>, est fort bon pour la disurie <sic> ou retention d'urine, si l'on en prend tous les jours environ le poids de trois ou quatre liards. 133 L. Pesalou, petits poix verds. 134 Les brames et les chevaux en sont 130 Les points de suspension figurent dans le manuscrit. Sur les haricots, voir supra (n.115). 131 Le genre Rumex Linn. comprend de nombreuses especes, dont treize sont representees en Inde, parmi lesquelles la grande oseille (R. acetosa Linn.) et la petite (R. acetosella Linn.) avec la feuille d'aspect et de largeur variables. A ce sujet, nous rappelons que le nom scientifique du genre de ces plantes vient d'une comparaison de la feuille avec le fer d'une arme de jet romaine (rumex, selon J. Andre, Les noms de plantes dans la Rome antique, Paris 1985, p.220). Voir aussi BAILLON III, p.474 a; CHOPRA 1956, p.216 sq. et 1974, p.88 sq.; DESAINT, p.315; DICTIONNAIRE BOTANIQUE, p.388; DYMOCK III, p.157 sq.; GIBOIN, p.72; KIRTIKAR/BASU III, p.2111-2117; MARIADASSOU 1913, p.151 sq., 182 et 1937, p.346 sq.; MEULENBELD, p.525 (amlavetasa), 553 (cangeri), 554 (cukrika = cukra), 579 (phalamla); NADKARNI I, p.1079-1081; SCHAUENBERG/PARIS, p.141 sq.; SECRETS, p.225; SINGH/CHUNEKAR, p.159 sq.; WEALTH IX, p.90-93. Le Pere Coeurdoux emploie un 'Z' majuscule, au lieu d'un 'J', pour signaler l'envoi de graines d'oseille. 132 D'apres Brown, uddi designe la plante Bignonia spathacea Linn.f., alors que le nom de oddi serait l'arbre Odina pinnata Rottl. (?). WEALTH (III, p.100 sq.), qui ignore les deux appellations scientifiques, rapporte le phytonyme telugu oddi au Dolichandrone falcata Seem., qui n'a aucune relation avec les pois. Cf. CHOPRA 1956, p.100; DYMOCK III, p.24; KIRTIKAR/BASU III, p.1842-1844; NADKARNI I, p.457 sq.; SINGH/CHUNEKAR p.320- 323 (mesasrngi). 133 Le liard est une ancienne monnaie francaise de cuivre, dont le poids correspond a peu pres a un gros ou dragme (poids d'un ecu d'or), qui represente la huitieme partie d'une once (DICTIONNAIRE BOTANIQUE, p.434 sq.). Il est bien difficile de determiner botaniquement les especes de pois ou d'autres legumineuses auxquelles fait allusion le Pere Coeurdoux, car ses descriptions sont insuffisantes et les transcriptions de phytonymes telugu ou tamouls appellent la prudence. Comme nous l'avons deja souligne (supra, n.115), certains legumes, en particulier les papilionacees, se signalent par une confusion dans la nomenclature botanique et par la difficulte de delimiter les especes, qui comportent parfois d'innombrables varietes horticoles. En l'occurrence, 'pesalou' correspond a tel. pesalu, qui, selon Brown, designerait le haricot appele en anglais 'green gram' (supra, n.115). Mais notre document jesuite se

Warning! Page nr. 223 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

tres friands. M. Pesalou[s] bruns. Ils ne different des premiers que pour la couleur, quant aux usages, et sont pourtant une espece differente. Avant de les faire cuire, on leur fait une preparation pour retirer la peau, qui consiste a peu pres a les faire tremper, rotir legerement et broyer grossierement sur un petit moulin a bras. On les mange aussy par remede contre la bil(1)e. Il ne faut pas confondre les pesalous bruns avec les oddi[s] ou oddoulous, 135 quoy qu'ils se ressemblent fort a l'exterieur. N. Poix qui se mangent avec la gousse. Leur nom est tchicoudou." O. Candi ou candoulou, 137 espece de petits poix. Ils se preparent comme les pesalous et on les permet aux malades lorsqu'ils commencent a manger, et ils passent pour fort sains (f° 218'). R. Petits fruits de l'arbre de tecou ou tec, 138 comme l'appellent les refere a de petits pois verts, peut-etre Pisum sativum Linn., qui sert d'aliment et de fourrage. Sur cette espece et P. arvense Linn., voir ACHART, p.354; CHOPRA 1956, p.195 et 1974, p.81; DAS, p.334; DYMOCK I, p.489; GIBOIN, p.155; KIRTIKAR/BASU I, p.772 sq.; MARIADASSOU 1913, p.138 sq. et 1937, p.331 sq.; MEULENBELD, p.540 (kalaya), 560 (triputa), 606 (satina = satila), 611 (harenu); NADKARNI I, p.976-978; OM PRAKASH, p.4, 11, etc.; SCHAUENBERG/PARIS, p.39; SECRETS, p.329; SHARMA, p.130; SINGH/CHUNEKAR, p.194 (triputaka), 419 (satina); WEALTH VIII, p.124 sq. 135 Sur 'oddi'/'oddoulou' (forme de pluriel telugu), different de 'pesalou' brun, voir supra, n.132. Le debut de la description des 'pesalous' bruns est incomprehensible. 136 Au nom de 'tchicoudou' correspond tel. cikkudu, identifiable avec Dolichos lablab var. typicus Prain (KIRTIKAR/BASU I, p.806 sq.; WEALTH III, p.104-106). Sur les haricots, cf. supra, n.115 ainsi que SCHAUENBERG/PARIS, p.318 sq.; SECRETS, p.320. Au sujet du dolic ou dolique, voir HEUZE, p.162-178. 137 = C. Les appellations 'candi' et 'candoulou' representent le phytonyme telugu kamdi (pl. kamdulu), qui designe la legumineuse arbustive Cajanus cajan (Linn.) Millsp. indicus Spreng., qu'on appelle en francais lentille brune ou pois cajan, etc. Cette plante alimentaire, qui fait partie du groupe des dal (GLOSSARY, p.274 sq.; Hobson-Jobson, p.312), est appreciee pour sa valeur nutritive et ses proprietes medicinales: 'Elle peut enlever tumeurs, fievres, inappetence, toux, nausees, maux cardiaques, hemorroides' (A. Raison, La Haritas amhita, Pondichery 1974, p.141). On en connait deux varietes, selon la couleur des petales (var. flavus DC. et var. bicolor DC.), que certains ont considerees comme des especes (MEULENBELD, p.526: adhaki). Voir aussi ACHART, p.114; CHOPRA 1956, p.44 et 1974, p.12; DAS, p.330; DYMOCK I, p.489; GIBOIN, p.153 sq.; HEUZE, p.183- 185; KIRTIKAR/BASU I, p.809-811; MARIADASSOU 1913, p.205 et 1937, p.329 sq.; NADKARNI I, p.231-233; OM PRAKASH, p.372, 61, 135, 166, 1711, 2031, 263; SINGH/CHUNEKAR, p.34 (adhaki); WEALTH II, p.6-11. 138 Le grand arbre 'tecou' ou 'tec', en francais te(c)k (tel. teku), est commun au

Warning! Page nr. 224 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

255 A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 213 Francois dans les Indes. Cet arbre est grand, le bois en est dur et 29 propre aux ouvrages de menuiserie surtout. Les feuilles sont grandes d'un pied ou environ et d'environ 6 a 7 pouces de largeur. Cette grandeur des feuilles dans un arbre grand et de bois dur est peut- etre particuliere a cet(te) arbre. Les fruits (si l'on peut les appel(1)er ainsy) renferment un noyau fort epais, qui contient une pulpe fort blanche. 2001 dim 139 S. Fruits de tourouca veapa, c'est-a-dire veapa turc ou mauvais veapa. C'est un mauvais arbre du pais, mais les feuilles s'appliquent utilement sur la tete, quand on y sent des douleurs. On les fait auparavant un peu chauffer. Les graines, reduites en charbon et dilaiees 140 dans du lait de femme, se donnent en petite quantite aux enfans 141 a la mamelle qui ont le cours de ventre. Le meme remede s'applique sur la langue des grandes personnes qui l'ont epais[s]e, mauvaise, etc., surtout apres de longues maladies. T. Noyaux de mantchi veapa ou bon veapa. 142 L'arbre devient grand Carnatic, ou vecut le Pere Coeurdoux. Le bois dur de cette essence (Tectona grandis Linn.f.), utilise en pharmacie, tout comme les feuilles et les fleurs, est recherche, pour son imputrescibilite, dans l'industrie navale. Description et proprietes dans CHOPRA 1956, p.240; DAS, p.127, 212, 338; DASTUR, p.154 sq.; DYMOCK III, p.61-66; GIBOIN, p.244; GUPTA/MARLANGE, p.77 sq.; KIRTIKAR/BASU III, p.1924-1926; MARIADASSOU 1913, p.194 sq. et 1937, p.259 sq.; MEULENBELD, p.548 (khadira); MEULENBELD (DAS), p.453 (saka); NADKARNI I, p.1197 sq.; SINGH/CHUNEKAR, p.392 sq. (saka); WEALTH X, p.136-150. Dans la liste, le teck figure sous la lettre 'R', au lieu de 'P'. 139 Le 'tourouca veapa' (tel. turaka vepa), c'est-a-dire 'veapa turc' ou 'mauvais veapa', designe Melia azedarach Linn. (cf. infra, n.142), que certains considerent comme originaire de Perse. Le nom vernaculaire francais de cet arbre ornemental est justement lilas de Perse, auquel on prefere parfois l'appellation de lilas des Indes. Les indications therapeutiques, auxquelles fait reference le Pere Coeurdoux dans sa liste de graines, confirment les vertus medicinales attribuees a cette essence cultivee partout en Inde: fleurs et feuilles appliquees en cataplasme pour apaiser la cephalalgie. Voir ACHART, p.293 sq.; CHOPRA 1956, p.163 sq. et 1974, p.66; DAS, p.284; DASTUR, p.114; DYMOCK I, p.330-332; GIBOIN, p.137; GUPTA/MARLANGE, p.31; KIRTIKAR/BASU I, p.542-545; MARIADASSOU 1913, p.79 sq. et 1937, p.296 sq.; NADKARNI I, p.784 sq.; SINGH/CHUNEKAR, p.302 (mahanimba); WEALTH VI, p.323-326. 140 Participe passe du verbe devenu 'delayer' (cf. 'dissoudre'). 141 Sur l'orthographe 'enfans' pour 'enfants', voir supra, n.94. 142 Le phytonyme 'mantchi veapa' ou 'bon veapa' (tel. mamci vepa) designe le margousier ou Azadirachta indica A.Juss. = Melia azadirachta Linn. (rapport inverse par certains auteurs), dont le nom sanskrit est nimba, en hindi nim. Cette meliacee, d'une

Warning! Page nr. 225 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

143 et est propre aux ouvrage[e]s de charpenterie. Le tres petit fruit qu'il porte n'a guere que la peau et le noyau; on peut le suc(c)er. Les perroquets en sont tres friands. De plus, 1° les feuilles pilees, melees avec de l'assa foetida, sont bonnes pour dessecher les boutons de la petite verole. 2° L'ecorce, etant pilee legerement et infusee dans l'eau l'espace de douze heures, (cette) est, dit-on, tres bonne pour les personnes echauffees. Cette meme ecorce sechee, reduite en espece voisine de celle du lilas de Perse (supra, n.139), represente le plus medicinal des arbres de la flore indienne, car toutes ses parties sont utilisees en Ayurveda. Son fruit, gros a peine comme une petite olive, est une drupe, dont la graine est reputee pour son amertume. Amplement utilise en pharmacie, le margousier n'est pas moins present dans la realite de la vie quotidienne par ses multiples emplois d'ordre hygienique (rameaux tendres utilises comme brosse a dents, huile de graines bonne pour le savon) et d'ordre domestique (feuilles insectifuges, bois dur utile en menuiserie, etc.). La therapeutique traditionnelle indienne preconise les feuilles de nimba ecrasees avec du curcuma long (remplace par l'assa foetida dans le document jesuite) pour les soins des varioleux. En effet, le margousier, sacralise dans les croyances hindouistes, est a la base du traitment de la variole, a laquelle preside au pays tamoul l'ogresse Mariyammai, comparable a la deesse Sitala dans l'Inde du Nord, specialement au Bengale. Sur la variole en rapport avec le culte de cet arbre, dans le bois duquel l'on sculpte des idoles, voir J. Auboyer et M.-T. de Mallmann, 'Sitala-la-Froide, deesse indienne de la petite verole', Artibus Asiae 13.1950, 207-229; J. Boulnois, Le caducee et la symbolique dravidienne indo-mediterraneenne de l'arbre, du serpent et de la deesse-mere, Paris 1989, p.134-138; J. Filliozat, Le Kumaratantra de Ravana et les textes paralleles indiens, tibetains, chinois, cambodgien et arabe, Paris 1937, p.109-119. Cf. S.S. Gupta (ed.), op.cit. (supra, n.118), p.100, 114, etc.; B.G.L. Swamy, op.cit. (supra, n.118), p.46, 60 (n° 207). Sur le margousier medicinal, voir ACHART, p.89 sq.; BIGOT, p.37 sq.; CHOPRA 1956, p.31 sq. et 1974, p.10; DAS, p.80; DASTUR, p.29 sq.; DESAINT, p.300 sq.; DYMOCK I, p.322- 330; GIBOIN, p.137 sq.; GLOSSARY, p.576-578; GUPTA/MARLANGE, p.30 sq.; Hobson-Jobson, p.622 ('neem'); KIRTIKAR/BASU I, p.536-541; KURUP, p.151; MARIADASSOU 1913, p.218 et 1937, p.293-296; MEULENBELD, p.611 (hingu); MEULENBELD (DAS), p.429 (arista), 443 (nimba); NADKARNI I, p.776-784; SINGH/CHUNEKAR, p.226 (nimba); SYED, p.372-379; WEALTH I, p.140-142. 143 L'as(s)a foetida est une gomme-resine d'une odeur forte et tres desagreable, comme son nom l'indique, produite par Ferula asafoetida Linn. Cette substance medicinale (carminative, digestive, etc.) est en meme temps un condiment recherche dans la cuisine indienne. Voir ACHART, p.232; CHOPRA 1956, p.117 et 1974, p.29; DAS, p.224, 364; DESAINT, p.236; DICTIONNAIRE BOTANIQUE, p.19; DYMOCK II, p.147-152; GIBOIN, p.191 sq.; Hobson-Jobson, p.418 sq.; KIRTIKAR/BASU II, p.1216-1218; KURUP, p.81; MARIADASSOU 1937, p.368-370; MEULENBELD, p.611 (hingu); NADKARNI I, p.537-540; SINGH/CHUNEKAR, p.471 sq. (hingu); WEALTH IV, p.20 sq.

Warning! Page nr. 226 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 215 144 3° Le poudre, est un contrepoison contre le venin des serpens. bois use sur une pierre mouillee et reduit en bouillie, puis frotte sur la peau, ca guer(r)it les elevures, ebul[l]itions, etc. 4° La pulpe sert a faire de l'huile, qui sert a la lampe et dans la medecine. Elle est bonne surtout 145 pour la gal(1)e de la tete. Pour tirer cette huile, il suffit de mettre ces pulpes dans un mortier et de faire rouler le pilon sans piler. Cet arbre a encore bien d'autres vertus dependantes de celles qu'on a rapportees. On luy attribue la qualite froide. V. Bourouga ou espece d'ouatier. L'arbre en vient extremement droit et assez gros. Il produit des gousses. On envoye le quart d'une. Ces gousses renferment un ouate 147 tres fine et les graines. Le bois leger de cet arbre qui vient vite pourroit servir en guise de sapin (f° 218"). 146 Memoire A. Maroudani. 148 Sorte d'arbrisseau qui vient haut d'environ dix pieds. = 144 Sur l'orthographe 'serpens' pour 'serpents', voir supra (n.94). 145 146 Le Pere Coeurdoux ecrit 'sur tout', ut semper. Le grand arbre a ouate, que le Pere Coeurdoux appelle 'ouatier', dont le nom telugu est 'bourouga' (buruga), represente Bombax ceiba Linn. = B. malabaricum DC. Salmalia malabarica Schott et Endl., etc. Ses fleurs sont rouges (raktasalmali) et le fruit est une capsule dont les graines se presentent entourees d'un coton blanc soyeux. On ne doit pas le confondre avec le duvet du kapokier, qui est une espece voisine a fleurs blanches (svetasalmali), identifiee avec Ceiba pentandra Gaertn. = Eriodendron anfractusoum DC., etc. Dans le manuscrit (f° 218), la notice sur 'ouatier' figure sous la lettre 'V', confondu a l'epoque avec 'U'. Sur l'arbre a ouate et le kapokier, voir ACHART, p.104 sq., 221; CHOPRA 1956, p.56, 218 sq.; DAS, p.162, 289, 304, 332; DASTUR, p.37 sq., 57 sq.; DYMOCK I, p.215-218; GIBOIN, p.105-107; GLOSSARY, p.235; GUPTA/MARLANGE, p.22 sq.; Hobson-Jobson, p.807; KIRTIKAR/BASU I, p.354-357; KURUP, p.190; MARIADASSOU 1913, p.52 et 1937, p.82 sq.; MEULENBELD, p.602 sq. (salmali); NADKARNI I, p.207-209, 505 sq.; SINGH/CHUNEKAR, p.397 (salmala, salmali); SYED, p.540-551; WEALTH IX, p.177-182. 147 Le trema dans le mot 'ouate' est confirme par A. Furetiere, Dictionnaire universel II, La Haye/Rotterdam 1690 (reimpr. Paris 1978), s.v. On doit cependant noter que le vocable 'ouatier' (avec trema sur a) n'y figure pas. 148 Le phytonyme vernaculaire 'maroudani' (tam. marutani) designe Lawsonia inermis Linn. = L. alba Lam., qui est cultive comme plante ornementale et tinctoriale, dont les feuilles fournissent le henne. Les populations indiennes, notamment musulmanes, utilisent cette teinture jaune ou rouge pour se colorer la peau, les ongles ou la

Warning! Page nr. 227 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

Le suc des feuilles frotte sur les ongles, les rend d'un rouge qui ne s'efface de longtemps <sic>. On en pourroit tirer profit pour les teintures. Le meme suc mele avec celuy de limon 149 est bon pour la gale. Il entre aussy en quelques remedes. B. Ponnaverei.150 La graine fournit une huile fort bonne pour toute barbe. L'arbrisseau appele henne (arab. hinna) a aussi des proprietes medicinales ou hygieniques, qui dans leurs applications cutanees autorisent les emplois cosmetiques de cette 'racine a farder'. Voir ACHART, p.280 sq.; BIGOT, p.56 sq.; CHOPRA 1956, p.151 et 1974, p.53; DAS, p.252; DASTUR, p.108; DYMOCK II, p.41-44; GIBOIN, p.185; GLOSSARY, p.340 ('harmal'), 341 ('henna'); GUPTA/MARLANGE, p.57 sq.; KIRTIKAR/BASU II, p.1077- 1080; MARIADASSOU 1913, p.88 et 1937, p.135 sq.; MEULENBELD (DAS), p.434 (kurabaka); NADKARNI I, p.730-732; SINGH/CHUNEKAR, p.292 (madanaka), 467 (harenu (ka)); WEALTH VI, p.47-50. Sur l'histoire du henne, voir P.K. Gode, op.cit. (supra, n.93), p.347-356. de Le feuillet 219-V de l'inedit jesuite (notre illustration) contient plusieurs gloses, ecrites d'une autre main que celle du Pere Coeurdoux, a qui on attribue l'autographe. Au-dessus de la premiere ligne de la description concernant le henne, on peut lire le nom botanique Alcanna/Alkanna (Index Kewensis I, p.72, 76 b). Il designe un genre borraginacees, reuni aux Anchusa par la plupart des auteurs (BAILLON I, p.116 b). Parmi les especes qui en font partie se trouve l'orcanette ou Alkanna tinctoria (Linn.) Tausch = Anchusa tinctoria Linn. (gr. ayxovca, lat. anchusa), dont la racine fournit une teinture rouge. Les teinturiers circummediterraneens en font usage dans leurs recettes technologiques, comme le releve R. Halleux, Les alchimistes grecs I, Paris 1981, p.45 sq., 205 (references textuelles et bibliographiques). Enfin, il est notable que le phytonyme arabe (al-)hinna, responsable du mot henne en francais, est en meme temps l'etymon du terme savant Alcanna/Alkanna (tinctoria), en francais 'orcanette', qui designe une autre plante tinctoriale que le henne. Voir A. Dauzat et al., Nouveau dictionnaire etymologique et historique, Paris 1971, p.43 (s.v. 'arcanne'). Cf. P. Delaveau, op. cit. 1992 (supra, n.90), p.78 sq. 149 Sur le limon, voir supra, n.128. 150 Au sujet du phytonyme 'ponnaverei', dont la determination s'avere incertaine, cf. tam. ponnavirai ainsi que tel. ponna ou punnagamu (skr. punnaga), que l'on identifie avec Calophyllum inophyllum Linn. Le fruit de cet arbre d'ornement, connu a Pondichery sous le nom de laurier d'Alexandrie, est une drupe dont l'amande renferme de l'huile. Utilisee pour l'eclairage et la fabrication du savon, elle est appreciee aussi comme remede dans le traitement externe du rhumatisme et des maladies cutanees. Voir ACHART, p.117 sq.; CHOPRA 1956, p.46 et 1974, p.12; DAS, p.127; DASTUR, p.45 sq.; DYMOCK I, p.173-175; GIBOIN, p.124 sq.; GUPTA/MARLANGE, p.21; KIRTIKAR/BASU I, p.270-272; MARIADASSOU 1913, p.146 et 1937, p.208 sq.; MEULENBELD, p.576 (punnaga); NADKARNI I, p.236 sq.; SINGH/CHUNEKAR, p.254 (punnaga); WEALTH II, p.18 sq. D'autre part, le vocable 'ponnaverei', glose par Cassia foetida dans le memoire jesuite (illustration), peut etre rapproche du phytonyme tamoul ponnavirai, que les auteurs identifient generalement avec Cassia sophera Linn.: ACHART, p.128 sq.;

Warning! Page nr. 228 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 217 sorte de cloux. 151 C. Perumtolachi. Sorte de grand basilic. 152 La feuille pilee et melee avec quelques autres sert pour la fievre. Il est de fort bonne odeur. D. Pottavatoutti.153 La racine est d'une qualite extremement froide et est un bon remede pour tous les maux qui viennent d'exces de chaleur, pour la bil(1)e, pour les chaleurs de poitrine, etc. On broye la racine fraiche dans de l'eau de ris froide. L'agitant, cette eau ecume; on en donne a boire une cuilleree. Il faut etre reserve pour n'en pas donner trop. E. Catou catcheracou. 154 On prend une poignee de la feuille, on l'en- = DESAINT, p.251 sq.; DYMOCK I, p.520-523; Mooss, p.39-41 (kasamarda). En raison de la similitude des proprietes, C. sophera Linn. est parfois confondu avec C. occidentalis Linn. = C. foetida Willem.; cf. C. tora Linn. C. foetida Salisb. (Index Kewensis I, p.451 b) Sur ces differentes especes de Cassia, voir DYMOCK I, p.515-523; GIBOIN, p.163; KIRTIKAR/BASU II, p.864; NADKARNI I, p.289-292; WEALTH II, p.98. En conclusion, la reference du Pere Coeurdoux a l'huile bonne pour les 'cloux' autorise l'identification avec Calophyllum inophyllum Linn., concerne par le phytonyme telugu, alors que la glose latine renvoie a une espece de casse, qui confirme le phytonyme tamoul. 151 'Clou' est un synonyme familier de furoncle. 152 Apres un premier 'grand basilic' (supra, n.120), le document jesuite mentionne un second, appele 'perumtolachi', qui est une transcription de tam. perumtulaci ou peruntulaci, proprement 'grand basilic'. Cette espece, identifiable avec Ocimum gratissimum Linn., est decrite comme 'un grand arbrisseau tres ramifie' (WEALTH VII, p.84 sq.), dont le genre est confirme par la glose notee entre les lignes, comme pour d'autres plantes decrites au feuillet 219-V. Sur les differents envois de graines de basilic, voir supra, n.85, 118, 119, 120. 153 Bien que le phytonyme 'pottavatoutti', glose par Malva, soit difficile a determiner, il est permis de relever, dans ce compose tamoul, le membre tutti, qui signifie la mauve indienne ou Abutilon indicum (Linn.) Sweet = A. indicum G.Don, confondu par certains auteurs avec A. asiaticum G.Don. Toutes les parties de cette malvacee sont utilisees en pharmacie et notamment les feuilles, dont l'infusion est recommandee contre les 'maladies de l'echauffement'. Cette indication rejoint le texte du Pere Coeurdoux. Voir ACHART, p.39; CHOPRA 1956, p.1 sq. et 1974, p.1; DYMOCK I, p.207-209; GIBOIN, p.105; KIRTIKAR/BASU I, p.314-316; SINGH/CHUNEKAR, p.11; WEALTH I, p.4. Cf. Tamil lexicon IV, p.1966 (s.v. tutti). 154 Le premier mot du phytonyme, presentement indeterminable, 'catou catcher(ac)ou' rappelle tel. katuva (katu- en compose), dont la signification de 'aigre', 'amer', rend plausible la glose Ketmia acetosa sapore ou 'ozeille de Guinee'. La ketmie acide designe la malvacee Hibiscus sabdariffa Linn., sur laquelle voir CHOPRA 1956, p.133 sq. et 1974, p.39; DYMOCK I, p.212 sq.; KIRTIKAR/BASU I, p.329 sq.; NADKARNI I, p.632; SCHAUENBERG/PARIS, p.331 sq.; WEALTH V, p.92-96. Pour la nomenclature vernacu-

Warning! Page nr. 229 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

veloppe avec des feuilles de palma-ch[rist]i,155 on la met quelque temps dans du feu de balle de ris ou de la cendre chaude, puis, froissant cette feuille seule de catou cat (h)cherou, on l'applique chaude sur les apostumes 156 qui causent beaucoup de douleur et qui ne peuvent crever. Cette feuille ap(p)aise la douleur et fait crever l'apostume en deux ou trois jours. On dit ce remede excellent. La feuille a un gout aigrelet et peut se manger. F. Nili de la petite espece.157 Cela sert pour les teintures noires, etc. Ne seroit-ce point une sorte d'indigo[?] 158 On en a envoye autrefois de deux especes. La feuille sert avec d'autres pour les maux qui viennent de la morsure des serpents. 159 G. Icharamouli. 160 Racine extremement chaude. On l'use dans une laire, voir BAILLON II, p.474 a et H.L. Gerth van Wijk, A dictionary of plant-names I,1, Amsterdam 1962 (reimpr.), p.639 sq. L'indication therapeutique de cette plante, que mentionne le manuscrit jesuite, nous fait penser a l'usage de l'oseille commune ou Rumex acetosa Linn., dont les feuilles en cataplasme sont un remede souverain pour 'toutes aposthumes froides' (DICTIONNAIRE BOTANIQUE, p.388). 155 Sur 'palma-christi', voir supra, n.125. 156 Sur 'apostumes', voir explication supra, n.81. 157 Aucun envoi de graines d'indigotier n'est mentionne dans les listes anterieures. Si le Pere Coeurdoux s'y refere maintenant, on en deduit que le document ne nous est pas parvenu. Dans ses lettres techniques, le missionnaire francais traite de la matiere colorante (bleu indigo) fournie par Indigofera tinctoria Linn., qui est aussi une plante medicinale, nommee ici 'nili' (tel. nili), glose par 'vrai indigo' (cf. indigotier batard ou faux indigotier). Les praticiens du terroir lui attribuent des vertus de contrepoison, contestees par certains a notre epoque. Aux references donnees supra (n.68) s'ajoutent CHOPRA 1956, p.141; DESAINT, p.292 sq.; NADKARNI I, p.680-682. 158 Dans l'interrogation, 'point' implique le doute, 'pas', la persuasion (F. Brunot, op.cit. <supra, n.86> VI 2,2, p.1856 sq.). 159 160 Pour une fois, le Pere Coeurdoux ecrit 'serpents', non 'serpens' (supra, n.94). D'apres Brown, le compose vernaculaire 'icharamouli', qui rappelle la nomenclature tamoule et telugu (isvaramulamu, isvaraveru, dont le second terme signifie 'racine'), designe Aristolochia indica Linn. La racine de cette 'racine du Seigneur' est reputee comme remede contre la fievre, la mauvaise digestion et surtout contre la morsure des serpents. En effet, les premiers Portugais arrives aux Indes l'avaient nommee raiz de cobra. Voir ACHART, p.84; CHOPRA 1956, p.24 sq. et 1974, p.8; DAS, p.290; DESAINT, p.229; DYMOCK III, p.158-160; GIBOIN, p.72; KIRTIKAR/BASU III, p.2122-2124; KURUP, p.149; MARIADASSOU 1913, p.142 sq. et 1937, p.190 sq.; MEULENBELD, p.550 (rudrajata), 563 (dipya(ka)); NADKARNI I, p.139; SINGH/CHUNEKAR, p.219 (nakuli); WEALTH I, p.118.

Warning! Page nr. 230 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 161 219 cuilleree d'eau chaude, qu'on fait boire a ceux qui ont actuel[1]ement une douloureuse indigestion; quelq[ue]fois elle cause le vomissement. On l'use dans du suc de limon," et on le frotte sur les froncles, 162 maladies de la peau, enflures provenues des morsures de serpens. On la presente (f° 219) fraiche coupee aux serpens et ils s'enfuient. On en donne aussy contre le venin, en usant un morceau ou tranchee usee dans de l'eau chaude. Elle sert avec d'autres pour la fievre. H. Castouri carouve. 163 C'est un arbre epineux, la fleur ressemble de loin a un petit globe dore, l'odeur se fait sentir de loin et est assez douce. C'est ce qui luy a fait donner le nom de castouri ou civette. La racine est medicinale (f° 219"). Selon le Pere Coeurdoux, l'aristoloche non seulement est appliquee comme contrepoison, mais elle agit meme a distance sur les serpents. On retrouve cette croyance dans le monde mediterraneen, ou le medecin grec Dioscoride fait etat d'une action a distance de certaines plantes sur des animaux venimeux. Voir a ce sujet, Suzanne Amigues, 'Un conte etymologique: Helene et les serpents', Journal des savants 1990, 192. 161 162 163 Sur le limon, voir supra, n.128. 'Froncle' pour 'furoncle', voir supra, n.80. Le phytonyme 'castouri carouve' est glose, entre les lignes, par Cassia ou Acacia indica. La seconde explication concerne A. farnesiana Willd. = A. indica Desv. (Index Kewensis I, p.9 b), dont les particularites morphologiques correspondent a la description qu'en donne le Pere Coeurdoux dans son autographe (f°219): petit arbre epineux a fleurs odorantes et globuleuses. L'odeur forte que degage ce vegetal justifie, selon certains auteurs, son nom sanskrit de vitkhadira, traduit par 'bois caca' en francais. Description et proprietes dans BIGOT, p.47 sq.; CHOPRA 1956, p.2; DAS, p.420 (vitkhadira); DASTUR, p.6; GIBOIN, p.170; KIRTIKAR/BASU II, p.920-922; MARIADASSOU 1937, p.286; NADKARNI I, p.14 sq.; WEALTH I, p.14. Contrairement au document jesuite, ces ouvrages ne font aucune reference particuliere a la racine medicinale de Acacia farnesiana Willd. Au sujet de la premiere glose, on fait remarquer la synonymie entre Cassia indica Poir. et C. sophera Linn. (Index Kewensis I, p.452 a), sur lequel voir supra, n.150. La racine de cette plante est utilisee en pharmacie indienne. Quant au phytonyme 'castouri carouve', nous n'avons pu le retrouver parmi les composes vernaculaires qui designent des plantes a odeur de musc. Brown mentionne le vocable kasturibemda, qu'il identifie avec Hibiscus longifolius, alors que d'autres auteurs le determine comme H. abelmoschus Linn. = Ablemoschus moschatus Medic., connu en francais sous le nom d'ambrette et apprecie pour ses graines odorantes. Voir CHOPRA 1956, p.133 et 1974, p.38; DAS, p.350; DASTUR, p.1; DYMOCK I, p.209 sq.; MARIADASSOU 1913, p.221 et 1937, p.300; KIRTIKAR/BASU I, p.330-332; MEULENBELD, p.534 (latakasturi), 605 (kasturi, latakasturi); NADKARNI I, p.626 sq.; WEALTH V, p.75-77.

Warning! Page nr. 231 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

Bibliographie des ouvrages de botanique et de phytotherapie ACHART, A.D.: Quinze cents plantes dans l'Inde. Pondichery 1905. BAILLON, H.: Dictionnaire de botanique. Paris 1876-1892 (4 vols.). BIGOT, A.: Le jardin botanique de Yanaon. Pondichery 1950. BONNIER, G. et DOUIN, R.: Flore complete, illustree en couleurs, de France, Suisse et Belgique. Neuchatel etc. s.d. (13 vol.). BOSSARD, R. et CUISANCE, P.: Botanique et techniques horticoles. Paris 51981. BOULLARD, B.: Dictionnaire de botanique. Paris 1988. CHOPRA, R.N. et al.: Glossary of Indian medicinal plants. New Delhi 1956. CHOPRA, R.N. et al.: Chopra's Indigenous drugs of India. Calcutta 21958. CHOPRA, R.N. et al.: Supplement to Glossary of Indian medicinal plants. New Delhi 1969 (reimpr. 1974). DAS, R.P.: Das Wissen von der Lebensspanne der Baume. Surapalas Vrksayurveda, kritisch ediert, ubersetzt und kommentiert. Mit einem Nachtrag von G. Jan Meulenbeld zu seinem Verzeichnis 'Sanskrit names of plants and their botanical equivalents' (p.425-465). Stuttgart 1988. DASTUR, J.F.: Useful plants of India and Pakistan. Bombay 1964. DESAINT, C.: Manuel de medecine. Hongkong 51905 (premiere edition Compiegne 1876). DICTIONNAIRE BOTANIQUE: Dictionnaire botanique et pharmaceutique. Paris 1768. DYMOCK, W. et al.: Pharmacographia Indica. London/Bombay/Calcutta 1890-1893 (reimpr. 1976) (3 vols.). GIBOIN, L.M.: Epitome de botanique et de matiere medicale et specialement des Etablissements francais dans l'Inde. (Contribution a l'etude de la pharmacopee et de la medecine ayurvedique.) Pondichery 1949. GLOSSARY: Glossary of the Madras Presidency, edited by C.D. Maclean. Madras 1893 (reimpr. New Delhi 1982). GUPTA, K.K. et MARLANGE, M.: Le jardin botanique de Pondichery. Pondichery 1961. HEUZE, G.: Les plantes alimentaires des pays chauds et des colonies. Paris 1899. KIRTIKAR, K.R.; BASU, B.D. and an I.C.S.: Indian medicinal plants. Allahabad 21935 (reimpr. Dehra Dun/Delhi 1975) (4 vols.). KURUP, P.N.V. et al.: Handbook of medicinal plants. (Revised and enlarged.) New Delhi 1979. MARIADASSOU, P.: Le jardin des simples de l'Inde. Pondichery 1913. <Titre omis dans notre ouvrage intitule: Gustave Lietard et Palmyr Cordier, Travaux sur l'histoire de la medecine indienne. Paris 1989, p.CIX 213. On doit ajouter egalement a la bibliographie de cet auteur Moeurs medicales de l'Inde et leurs rapports avec la medecine europeenne. Pondichery 1906.> MARIADASSOU, P.: Medecine traditionnelle de l'Inde. Matiere medicale ayulvedique <sic>. Pondichery 1937-1938 (2 vols.) (nouvelle edition de l'ouvrage de 1913). <Nos renvois concernent uniquement le premier volume (1937), qui traite de la matiere medicale organique, notamment vegetale.> MEULENBELD, G.J.: The Madhavanidana and its chief commentary. Leiden 1974, p.520- 611: 'Sanskrit names of plants and their botanical equivalents'. MEULENBELD, G.J.: voir la liste de phytonymes sanskrits dans l'ouvrage de R.P. DAS,

Warning! Page nr. 232 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 221 p.425-465 (supra). MOOSS, N.S.: Single drug remedies. Kottayam 1976. NADKARNI, K.M. et A.K.: Dr.K.M.Nadkarni's Indian materia medica, revised and enlarged. Bombay 1967 (2 vols.). OM PRAKASH: Food and drinks in ancient India. Delhi 1961. SAMBASIVAM PILLAI, T.V.: Tamil-English dictionary of medicine, chemistry, botany and allied sciences. Madras 1938-1978 (5 vols.). <Ce dictionnaire fut aimablement consulte pour nous par le R.P. Maria Paschal George, aumonier de la communaute tamoule de la region parisienne (Missions etrangeres de Paris).> SANCHEZ-MONGE Y PANELLADA, E.: Diccionario de plantas agricolas. Madrid 1981. SCHAUENBERG, P. et PARIS, F.: Guide des plantes medicinales. Neuchatel/Paris 21974. SECRETS: Secrets et vertus des plantes medicinales. Paris etc. 1985. (Selection du Reader's Digest.) SHARMA, P.V.: Fruits and vegetables in ancient India. Varanasi/Delhi 1979. SINGH, B. et CHUNEKAR, K.C.: Glossary of vegetable drugs in Brhattrayi. Varanasi 1972. SYED, R.: Die Flora Altindiens in Literatur und Kunst. Munchen 1990 (these multigraphiee). WEALTH: The wealth of India. A dictionary of Indian raw materials and industrial products. Raw materials: I-XI. New Delhi 1948-1976. Summary: The French document reproduced here with an introduction and notes is a hitherto unpublished eighteenth century Jesuit document on Indian medicinal plants, namely an autograph entitled 'Memoir on the seeds dispatched from the East Indies to the Rev. Father Etienne Souciet in 1738'. It contains the description and properties of nearly fifty Indian plants used for medicinal and food purposes. This manuscript was written by Father Gaston Laurent Coeurdoux (1691-1779), a prominent Jesuit missionary in the Carnatic (South India), who also contributed several texts to the Lettres edifiantes (1702-1776) and authored a book on India, of which the original manuscript is now lost. This unpublished book inspired Abbe Jean Antoine Dubois (1765-1848) to write his celebrated work first printed in Paris in 1825 under the title Moeurs, institutions et ceremonies des peuples de l'Inde (Hindu manners, customs and ceremonies). The research on this subject was carried out by Sylvia Murr a few years ago: L'Inde philosophique entre Bossuet et Voltaire, Paris 1987 (2 vols.): I. Moeurs et coutumes des Indiens (1777). Un inedit du Pere G.-L. Coeurdoux dans la version de N.-J. Desvaulx; II. L'indologie du Pere Coeurdoux: strategies, apologetique et scientificite. SEL

Warning! Page nr. 233 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

Index phytonymique general L'index repertorie les noms des plantes aussi bien savants que sanskrits et vernaculaires, en francais, en tam(oul) et en tel(ugu), auxquels s'ajoutent quelques termes en h(indi) et en anglais (anglo-indien). La phytonymie tiree de documents, inedits ou publies, du XVIIIe siecle figure entre guillemets, alors que la nomenclature scientifique et la terminologie sanskrite ou dravidienne sont mises en italique. Afin de faciliter l'impression du volume, les renvois ont du etre faits exclusivement aux notes, non aux pages. Pour cette raison, le lecteur est prie de se reporter parfois au texte correspondant a l'appel de note indique, pour retrouver les noms indexes. Au terme de ce travail, nous voudrions remercier le dr. Joel Jeremie, qui nous a aimablement facilite les recherches sur la nomenclature scientifique des plantes au Laboratoire de phanerogamie du Museum national d'histoire naturelle. Enfin, qu'il nous soit permis de rappeler le concours que nous ont genereusement prete le dr. Rahul Peter Das et le prof. Ronald Eric Emmerick pour la saisie du texte sur ordinateur. Mademoiselle Nalini Balbir a bien voulu aider au traitement informatique de l'index. Nous leur exprimons nos plus vifs remerciements. Abelmoschus moschatus Medic. 163 Abutilon asiaticum G.Don 153 - indicum G.Don 153 - indicum (Linn.) Sweet 153 Acacia farnesiana Willd. 163 - indica Desv. 163 Achyranthes aspera Linn. 72 adhaki 137 agrumes 128 ahiphena 121 ajaji 110 Alcanna/Alkanna 148 Alkanna tinctoria (Linn.) Tausch. 148 amaranthacees 72 Amaranthus blitum Linn. var. oleracea ambastha/ambasthaki 112 ambrette 163 'amidam' 124 amlavetasa 131 amlika 111 amudamu<tel. > 124 amudapucettu<tel. > 124 Anchusa 148 tinctoria Linn. 148 Annona squamosa Linn. 103 Duthie 112 'anoumou' anumu(lu) <tel.> 95 = apamarga 72 arcanne 148 Argemone mexicana Linn. 84 arista 142 aristoloche 160 Aristolochia indica Linn. 160 arka 118 asclepiadacees 91 Asclepias Linn. 91 - echinata 91 as(s)a foetida/fetide 142,143 'ate' 103 'atier' 103 atta<tam.> 103 atte 103 attier 103 avari/aviri/avuri<tam.> 68 Azadirachta indica A. Juss. 142 badamier (myrobolan) 64 'bagaoundji' 87 basilic 85,119,120,152 sacre 118 bellerique/bellerique/belliric 64 betel 118 bhutulasi<tel.> 119 Bignonia spathacea Linn.f. 132

Warning! Page nr. 234 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne bijapura(ka) 128 Bombax ceiba Linn. 146 black gram 115 bois caca 163 -malabaricum DC. 146 'bon veapa' 142 borraginacees 148 'bourouga'=buruga<tel.> 146 brammhaodanda'=brahmadandi <tel> 84 Brassica rapa Linn. 116 'cacracaia 117 'cadou' 64,65 'cadoucaie'=katukkay<tam.> 64 'cadoucaipou' 65 Caesalpinia sappan Linn. 69 Cajanus cajan (Linn.) Millsp. 137 - indicus Spreng. 137 Calophyllum inophyllum Linn. 150 camdanamu<tel.> 108 'cammagaggera'=kammagaggera<tel.>120 canaka 93 candana 69 'candi' kamdi <tel.> 137 'candoulou' kamdulu <tel.> 137 cangeri 131 cantanam <tam. > 108 'cantsana' 83 Carthamus tinctorius Linn. 90 Carum carvi Linn. 110 carvi 110 casse 150 Cassia 150 -foetida Salisb. 150 -foetida Willem. 150 - indica Poir. 163 - occidentalis Linn. 150 - -sophera Linn. 150,163 - tora Linn. 150 'castouri carouve' 163 'castouri-pasoupou'=kasturipasupu <tel.> 90 'catou catcher(ac)ou' 154 caya <tam.> 70,71 cedrat 128 cedratier 128 Ceiba pentandra Gaertn. 146 chardon benit des Antilles 84 = 'chayaver' cayaver<tam.> 70 chayroot 70 chebule/chebule (myrobolan) 64,65 chulasi 119 Cicer arietinum Linn. 93 cikkudu <tel.> 136 cincini 111 cirbhata 117 citraka 124 citrin (myrobolan) 64 citron 128 citronnier 128 Citrus Linn. 128 1 limonum Risso 128 -medica Linn. 128 Cochlearia Linn. 116 armoracia Linn. 116 'coicoura' 112 'coton' 104 cotonnier 104 Crocus sativus Linn. 90 cruciferes 116 Cucumis melo Linn. var. utilissimus 223 Duthie et Fuller 117 cukra/cukrika 111,131 cumin 110 - des pres 110 Cuminum cyminum Linn. 110 Curcuma aromatica Salisb. 90 curcuma aromatique 90 Curcuma domestica Valeton 90 curcuma long 90,142 Curcuma longa Linn. 90 Cynanchum extensum 91 Daemia extensa R.Br. 91 dal<h.> 137 darbha 118 dipya(ka) 110,160 dolic/dolique 136 Dolichandrone falcata Seem. 132 Dolichos Linn. 115

Warning! Page nr. 235 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

-biflorus Linn. 123 - lablab Linn. var. lignosus Prain 95 -lablab Linn. var. typicus Prain 136 dolique 136 'dzouttou'91 Eleusine coracana Gaertn. 67,97 emblique/emblic (myrobolan) 64 epinard 112,113 'epinars d'Inde' 112 eranda 124,125 Eriodendron anfractuosum DC. 146 ervaru (ka) 117 euphorbiacees 124 fenugrec 114 Ferula asafoetida Linn. 143 feves 95 figuier infernal 84 'gacagaca'=gasagasalu <tel.> 121 gaggera<tel.> 120 Galium blanc 71 -mollugo Linn. 71 - verum Linn. 71 Gal(l)ium a fleurs blanches 71 - album vulgare 71 garance indienne 70,71 gasagasalu <tel.> 121 'gilacara' jilakarra <tel.> 110 gomgura<tel.> 112 Gossypium Linn. 104 - arboreum Linn. 104 graminees 66,67 'grand basilic' 120,152 grande garance 71 green gram 115,134 harenu (ka) 134,148 haricots 95,115,130,134 'haricots d'Inde' 115 haridra 90 haritaki 64 harmal 148 Hedyotis umbellata (Linn.) Lam. 71 henna 148 henne (ar. hinna3) 148 'herbe digestive' 118 Hibiscus abelmoschus Linn. 163 - cannabinus Linn. 112 -longifolius 163 -sabdariffa Linn. 154 hingu 142,143 horse-gram 123 'icharamouli' 160 Indigofera tinctoria Linn. 68,157 indigo(tier) 68,157 batard/faux indigotier 157 isvaramulamu<tel.> 160 isvaraveru <tel.> 160 jambira 128 jilakarra <tel.> 110 jiraka 110 juttupu/juttupaku <tel.> 91 kacakaca<tam. > 121 kakkari (kay)<tam.> 117 kalaya 134 kamdi, kamdulu<tel.> 137 kammagaggera<tel.> 120 kapokier 146 karpasa 104 karpasi 104 kasamarda 150 kasturi 163 kasturibemda<tel.> 163 kasturipasupu<tel.> 90 katukadaugdhika 84 katukkay<tam.> 64 Ketmia acetosa sapore 154 ketmie a chanvre 112 ketmie acide 154 keva aiyam <tam.> 67 'kevarou' 67 keverou 67 keveru/keviru <tam.> 67 kevourou 67 khadira 138 Kirganelia reticulata (Poir.) Baill. 79 kodrava 66 ksetraparpata/parpati 70

Warning! Page nr. 236 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne 225 kulattha 123 kunkuma 90 kurabaka 148 labiees 120 latakasturi 163 laurier d'Alexandrie 150 Lawsonia alba Lam. 148 - - inermis Linn. 148 legumineuses 95,115,123,134,137 lentille brune 137 lentilles 115 'lentilles des Indes' 123 lilas de Perse 139,142 lilas des Indes 139 'limon' 128,149 limonier 128 madanaka 148 madhuli/madhulika 67 mahanimba 139 Malva 153 malvacees 112,153,154 manguier 118 'mantchi veapa'=mamci vepa <tel. > 142 margousier 142 'maroudani' marutani <tam. > 148 mas/mas <h.> 115 masa 115 masaparni 115 matulunga 128 'mauvais veapa' 139 mauve indienne 153 Melia azadirachta Linn. 142 - azedarach Linn. 139 meliacees 142 melon comestible 117 'menti'=memti<tel.> 114 memtikura<tel.> 114 memtulu <tel.> 114 mesasrngi 132 methi/methika 114 millet 66,67 moutarde des Allemands 116 mudga 115 mug 115 myrobolan/myrabolan/myrobalan 64 nakuli 160 'nalla-pouli'=nallapuli<tel.> 79 'nandzou'129 navet 116 'nayourivi'=nayuruvi <tam.> 72 neem 142 'nili' nili<tel. > 157 nim<h.> 142 nimba 118,142 nimbu(ka) 128 nispava 95 'noix de galle' 65 'noulou' 127 nuvvu (lu)<tel. > 127 Ocimum basilicum Linn. 119 -gratissimum Linn. 152 -minimum Linn. 119 -sanctum Linn. 118,120 'oddi' 132,135 'oddoulou' 135 Odina pinnata Rottl. 132 Oldenlandia umbellata Linn. 70,71 'olouva' 123 ombelliferes 110 opium 121 orcanette 148 oryza <lat.> 122 oseille 112,131,154 ouate (arbre a) 146 'ouatier' 146 'ozeille de Guinee' 154 palanki/palankya 112 'palma-christi' 124,125,155 pancangula 124,125 Papaver somniferum Linn. 121 papaveracees 84 papilionacees 114,134 Paspalum scrobiculatum Linn. 66 -frumentaceum Rottl. ex Roem. et pat(t)anga 69 pattaraga 69 Schult. 67

Warning! Page nr. 237 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

pattarancan am/rancanakam <tam.> 69 pattaranga/ranjana(ka) 69 pattarankam <tam.> 69 pavot 84,121 pavot a opium 121 pavot du Mexique 84 pavot somnifere 121 Pergularia daemia (Forsk.) Chiov 91 - - extensa N.E.Br. 91 'perumtolachi' perumtulaci/peruntulaci <tam.> 152 'pesalou'=pesalu <tel.> 134,135 'petite garance' 71 phalamla 111,112,131 Phaseolus Linn. 115 aureus Roxb. 115 -mungo Linn. 115 -mungo auct., non Linn. 115 -mungo Linn., non Roxb. et auct. 115 - -radiatus Linn., non Roxb. et auct. 115 -radiatus Roxb., non Linn. 115 Phyllanthus reticulatus Poir. 79 Pisum arvense Linn. 134 -sativum Linn. 134 pois cajan 137 'poix/pois 92,95,96,115,132,134 'poix chiches'/pois chiches 93,115,123 pomme cannelle 103 ponna<tel.> 150 'ponnaverei' ponnavirai <tam.> 150 'pottavatoutti' 153 Pterocarpus santalinus Linn.f. 69 punnaga=punnagamu<tel.> 150 'ragi'=ragi<tel.> 97 raifort 116 raiz de cobra (port.) 160 raktacandana 69 raktasalmali 146 Raphanus sativus Linn. 116 rave 116 ravi 118 ricin 124 Ricinus communis Linn. 124 'ris'/riz 66,122 rouge des teinturiers 71 rubiacees 71 Rubia tinctorum Linn. 71 rudrajata 160 Rumex Linn. 131 - acetosa Linn. 131,154 -acetosella Linn. 131 safflower 90 safran 90,118 - - - batard 90 des Indes 90 sauvage 90 saka 138 salmala/salmali 146 Salmalia malabarica Schott et Endl. 146 'sandal' 108 'sandanam' 108 santal 106,108,110 blanc 108 rouge 69,108 Santalum Linn. 108 - album Linn. 108 sap(p)an (bois de) 69,108 satina=satila 134 sesame 127 Sesamum indicum Linn. 127 - orientale Linn. 127 simbi 95 sita 108 'sita amidam' 126 Spinacia oleracea Linn. 112 'srigandham' =srigandhamu <tel.> 109 'sri-toulachi'=sritulasi <tel.> 118 sulasi 119 sumukha 119 surasa/surasi 119 s(u)varnaksiri 84 svetasalmali 146 'tamarin' 111 Tamarindus indica Linn. 111 'tchicoudou'=cikkudu <tel.> 136 'tec' 138 teck/tek 138 'tecou'=teku<tel.> 138

Warning! Page nr. 238 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

A. Rosu, Un inedit jesuite sur la phytotherapie indienne Tectona grandis Linn. f. 138 Terminalia chebula Retz. 64 'terra merida'/terra merita 90 terre-merite 90 thym (fr.)/thyme (angl.) 120 'tigre noir' 79 tintidi(ka) 111 'toulachi' tulasi <tel.> 119 tournesol 121 'tourouca veapa'=turaka vepa <tel.> 139 Trigonella f(o)enum graecum Linn. 114 triphala 64 triputa(ka) 134 tulasi <tel.> 119 tulasi 119 turaka vepa <tel.> 139 turmeric 90 turmerique sauvage 90 tutti <tam.> 153 uddala(ka) 67 uddi<tel.> 132 ulava <tel.> 123 urad/mas ou mas<h.> 115 vanaharidra 90 vanakarpasi 104 'varagou' varaku <tam.> 66,67 'vartangui'=varatanci <tam.> 69 'veapa turc' 139 227 'vicha-mandou'=visa-mamdu <tel.> 98 Vigna Savi 115 - - mungo (Linn.) Hepper 115 -radiata (Linn.) Wilczek 115 vitkhadira 163 vrksamla 111 vrscikali 91 wild turmeric 90 zingiberacees 90

Warning! Page nr. 239 has not been proofread. Click the page link to verify the generated OCR text with the original PDF.

aleanna A. Maroudani. Sorte d'arbrisseau qui viene trave d'environ dix- pieds- Le Sue des feuilles frotte huvides ongles, les rend dun rouge que fiface delongtemps: an impourrait lives profit pour les teintures. Le mimifier me le avce celuy de dimon ep bon pour lagale entre re B: ponnia vereis lagraine fournit une huile fort bonne pour toute Port de coux. umum Malva. pisum tolachi. Porte de grand basilic. Lafeuillepilee en melee aver quelques autres hit pour la fieure, il y de fort bonne oder. D pottavatoutti: la racine eft dune qualite extremement froided off un bon remede pour tous les maux qui v tous les maux qui viennent d'exces de chaleur, pour le bille, pour les chaleurt depoitrineble. on broye la racine fraiche dans de beau de vit froide. Sagitant, cette cave ecume, on en donne aboire une cuilleree. il faut etre referve pour Kempas donner trop. Ketmin acetale fere oreille de d Eaton catcheralow. on prend une poignee F fo avec des feuilles de palmax, on tamet quelquetemps dan In fonde balle derit, on dele andre chande dela cendre chaude , just froiffant cette feuille Rule de Coton Cathcheron on l'applique chaude for tex aportumes qui caufene beaucoup de doulours, equine prevent wrever. cette feuille appais la douleur at fait crever l'aportume en deux ou trois jours. has for on dit le remede excellent, la feuille a un gout-ai greles et peut se manger. 000219 Nili dela petite spice. cala part pour les tintery noisefte.ne scroit ce point are dorte d'indigo. menacavoye autrefois de deux especes. La feuille fort avec d'autres pour les maux qui vinnare delamorfure des Sexvents.. ichara.mouli. railne extremement chaude. on life dans une willeree d'eau chaude, qu'on fait boire accux qui ont stuctement eouloureuse indigestion, queig fois alle coupe le vomiffement onlise dans dura de linon, & on lefrotte fur les fromcles, maladies, dela peau, conflures, provenues dos morfires de espers. on la prepare Dernier feuillet du Memoire autographe du Pere G.L. Coeurdoux, avec des annotations interlignees par une autre main et qui concernent l'identification botanique de phytonymes telugu. (Archives des jesuites de France: fonds Brotier, vol.84, f° 219*.)

Let's grow together!

I humbly request your help to keep doing what I do best: provide the world with unbiased sources, definitions and images. Your donation direclty influences the quality and quantity of knowledge, wisdom and spiritual insight the world is exposed to.

Let's make the world a better place together!

Like what you read? Help to become even better: